BlogConformitéAchats responsables : concept, état des lieux et intérêt pour les entreprises

Achats responsables : concept, état des lieux et intérêt pour les entreprises

A bien des égards, l’année 2023 a marqué un coup d’accélérateur dans l’adoption des démarches d’achats responsables en France, dans le privé comme dans le public. C’est en tout cas ce qui ressort du 14e baromètre de L’Observatoire des Achats Responsables (ObsAR). Qu’est-ce que l’achat responsable ? Quel est l’état des lieux dans l’Hexagone ? Quel intérêt pour les entreprises, au-delà des obligations légales ? Décryptage…

Qu’est-ce que l’achat responsable ?

Un achat responsable se définit par l’incorporation de principes éthiques, environnementaux et/ou sociaux à toutes les étapes du processus d’achat, de la sélection des fournisseurs à la fin de vie du produit ou du service. Cette approche dépasse donc le cadre traditionnel des achats qui œuvraient essentiellement pour optimiser le rapport qualité – prix.

Dans le cadre de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), les achats responsables permettent de répercuter les engagements de l’entreprise auprès de ses fournisseurs et partenaires commerciaux, étendant ainsi l’impact de ses actions à son microenvironnement. Globalement, peut être qualifié de « responsable » un achat qui satisfait les quatre dimensions suivantes :

  1. Dimension économique : cette dimension concerne les facteurs traditionnels comme le coût du produit ou du service, la qualité et la performance, la fiabilité du fournisseur, le respect des délais de livraison, etc. Un achat responsable ne peut faire fi de ces critères objectifs, car ils conditionnent sa viabilité ;
  2. Dimension environnementale : elle englobe tout ce qui a trait à l’impact écologique du produit ou service tout au long de son cycle de vie. Cela comprend, par exemple, l’efficacité énergétique, l’utilisation de matériaux recyclables ou renouvelables, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la minimisation des déchets, etc. ;
  3. Dimension sociale : il s’agit notamment du respect des droits des travailleurs et des conditions de travail équitables tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Le fournisseur doit montrer patte blanche sur le respect des normes du travail décent, la promotion de l’égalité et de la diversité, la prévention de l’exploitation et du travail des enfants, etc. ;
  4. Dimension éthique : elle englobe l’intégrité des pratiques commerciales, notamment en termes de lutte contre la corruption, de concurrence loyale, de respect des lois et réglementations, de transparence et de responsabilité.

Achats responsables : l’état des lieux en france (2023)

L’Observatoire des Achats Responsables (ObsAR) est un acteur de référence dans le suivi de l’évolution des pratiques d’achats responsables dans l’Hexagone. Pour son 14e baromètre, l’ObsAR livre un état des lieux plutôt optimiste, documentant l’engagement des organisations, tant publiques que privées, dans les démarches d’achats responsables.

La tendance est très claire : les achats responsables ne sont plus une option, et s’imposent désormais comme la norme pour l’écrasante majorité des organisations, de la PME au grand groupe multinational. L’étude révèle en effet que plus de 9 organisations sur 10 sont engagées, ou sont sur le point de l’être, dans une démarche d’achats responsables.

La politique RSE reste l’un des principaux moteurs de cet engagement, particulièrement dans le secteur privé où 94 % des organisations l’identifient comme un levier de leur démarche d’achats responsables. L’éthique (88 %) et les attentes des clients (87 %) complètent le triptyque qui motive les entreprises à s’engager dans cette démarche.

Dans le secteur public, c’est essentiellement la réglementation qui pousse à l’adoption des achats responsables (87 %). Curieusement, des facteurs comme l’optimisation des coûts, la confiance des investisseurs (dans le privé) et l’avantage concurrentiel (dans le public) ne sont pas jugés comme décisifs par les organisations sondées.

Au sein des structures ayant adopté les achats responsables, l’identification des enjeux RSE liés aux achats est une étape clé pour 78 % des répondants. Ces enjeux sont généralement formalisés dans une charte d’achats responsables (62 %) ou une politique formalisée et rédigée (60 %).

L’enquête montre également que la cartographie des risques RSE liés aux achats est devenue quasiment systématique pour les grands groupes (92 %), et plus d’une PME sur trois (34 %) dispose d’une telle cartographie. « Un exercice sûrement perçu comme trop complexe pour les petites structures, et obligatoire pour les entreprises de + 5 000 salariés, certaines ne sont donc pas encore conformes à la loi sur le devoir de vigilance », peut-on lire dans le rapport.

Sur le terrain, l’adoption d’une politique d’achats responsables se traduit essentiellement par des initiatives pour réduire la consommation d’énergie, minimiser les déchets et favoriser la valorisation des produits en fin de vie. Les actions favorisant la sobriété énergétique ont été les plus mobilisatrices, sans doute en réponse à l’actualité. Sur le plan social, les achats responsables sont principalement guidés par la volonté de préserver la santé et la sécurité des individus, avant même la protection des droits de l’Homme ou l’assurance de conditions de travail dignes.

Achats responsables : quel intérêt, au-delà des obligations légales ?

L’intérêt pour les achats responsables est indéniable, notamment porté par les impératifs légaux et les attentes croissantes des parties prenantes. De nombreuses organisations prennent toutefois conscience que l’adoption de ces pratiques ne se résume pas à une simple conformité ou à une tendance éthique. Les achats responsables sont, en réalité, un vecteur de création de valeur et un catalyseur de performance globale :

  • Gestion des risques : l’intégration de la RSE dans la chaîne d’approvisionnement aide à identifier et à atténuer les risques liés à l’environnement, aux droits de l’Homme et à la gouvernance d’entreprise. Un fournisseur qui ne respecte pas les normes environnementales peut être source de problèmes juridiques, nuire à la réputation de l’entreprise et interrompre la chaîne d’approvisionnement ;
  • Performance financière : selon une étude de référence réalisée par la Harvard Business School, les entreprises qui priorisent la durabilité se porteraient mieux sur le plan financier à long terme, car elles développent une résilience et sont généralement mieux préparées aux défis futurs, qu’ils soient réglementaires, sociaux ou environnementaux ;
  • Avantage compétitif et accès à de nouveaux marchés : la mise en œuvre d’une stratégie d’achat responsable peut doter l’entreprise d’un avantage compétitif. Plusieurs appels d’offres et grands comptes valorisent fortement l’achat responsable, s’ils n’en font pas un critère de sélection éliminatoire ;
  • Amélioration de la marque employeur : les nouvelles générations valorisent les entreprises ayant une conscience sociale et environnementale. L’adoption de pratiques d’achats responsables peut donc améliorer la marque employeur et permettre à l’entreprise d’attirer les meilleurs talents et de les fidéliser ;
  • Responsabilité légale et réglementairenotamment dans le cadre du devoir de vigilance qui oblige les entreprises à veiller à ce que leurs chaînes d’approvisionnement respectent les droits de l’Homme et l’environnement.

Achats responsables : Provigis vous accompagne

L’année 2023 a marqué un véritable coup d’accélérateur dans l’adoption des démarches d’achats responsables, à la fois pour se conformer aux obligations légales, répondre aux attentes des parties prenantes, gérer les risques et améliorer la performance globale, dans le public comme le privé.

Cependant, l’évaluation du niveau de maturité de vos partenaires commerciaux sur les aspects environnementaux, sociaux et éthiques peut s’avérer complexe et chronophage. En tant que Tiers de Collecte Probatoire (TCP), Provigis vous accompagne dans toutes les étapes de préqualification, d’audit et de suivi de vos partenaires commerciaux. Grâce à nos questionnaires détaillés, nous collectons et authentifions les pièces nécessaires pour évaluer la conformité de vos partenaires en termes d’éthique et de droits humains, et nous intégrons nos outils à vos systèmes de gestion pour vous faciliter la tâche.

Claude Tempe

Diplômé de Paris Dauphine, Claude Tempe a travaillé pendant 20 ans dans le Conseil (Ernst & Young, création du cabinet de conseil Cartem puis Direction Générale du Groupe Alti (CA 120 M€, plus de 1 000 consultants)) avant de rejoindre Freelance.com en 2015. Claude a été appelé par CBV Ingénierie, nouvel actionnaire majoritaire de Freelance.com en 2015, pour restructurer et relancer Freelance.com. Directeur Général de Freelance.com de 2015 à fin 2018, Claude a redressé Freelance.com et l’a ramené à la croissance et à la profitabilité avec 24 trimestre de croissance à 2 chiffres, tous rentable. Il a notamment géré l’intégration de l’activité portage salarial d’AD’Missions et construit une stratégie de croissance rentable. A partir de 2019, en tant que Vice-Président du Groupe et Senior Advisor, Claude aide dans la définition de la Stratégie, est le porte-parole du Groupe auprès des investisseurs et des médias et accompagne la mise en place d’une stratégie de croissance externe ambitieuse (rachat d’Inop’s en 2020, d’Helvetic Payroll en 2021).

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