Loi Sapin II & fraude : les difficultés pour évaluer les tiers
Loi Sapin II : l’évaluation des tiers continue de poser des difficultés aux entreprises
Si elle a largement été saluée comme une avancée majeure en matière de lutte contre la corruption et la fraude, la loi Sapin II représente, plus de 7 ans après son entrée en vigueur, un véritable défi pour les entreprises assujetties. Deux éléments sont fréquemment épinglés :
- La question des contrôles comptables ;
- Le 4e pilier de l’article 17, qui évoque « les procédures d’évaluation de la situation des clients, fournisseurs de premier rang et intermédiaires au regard de la cartographie des risques ».
C’est le deuxième point que nous explorerons dans ce dossier.
L’évaluation des tiers : le pilier de la loi Sapin II le plus difficile à mettre en œuvre
Comme l’explique le rapport d’activité de l’Agence Française Anticorruption (AGA) publié en mai 2022, l’écrasante majorité des contrôles clôturés (91 %) présentent un manquement au niveau du dispositif d’évaluation des tiers dans le cadre de la loi Sapin II.
Cette conclusion rejoint celle du 3e Baromètre Anticorruption de Grant Thornton, qui explique que l’évaluation des tiers reste « le pilier de la loi Sapin II le moins mature et le plus difficile à mettre en œuvre pour les entreprises ».
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette difficulté :
- La notion de « clients et fournisseurs de premier rang » est longtemps restée ambiguë. Il a fallu attendre les explications de l’AFA, plusieurs années après la promulgation de la loi Sapin II, pour y voir plus clair. En somme, par « premier rang », le législateur inclut l’ensemble des tiers (clients , fournisseurs, agents, intermédiaires, commissionnaires…) en relation contractuelle directe avec l’entreprise assujettie ;
- Au vu de cette précision, l’ampleur de l’évaluation attendue est considérable, dans la mesure où le législateur vise l’exhaustivité sur les tiers objets de vigilance ;
- L’évaluation des tiers attendue par la loi Sapin II est individualisée par essence, car elle suppose la classification des tiers selon leur profil de risque en se basant sur des critères objectifs (activité, secteur géographique, sanctions antérieures, historique, etc.) ;
- L’évaluation des tiers nécessite l’intervention d’une pluralité d’acteurs et peut nécessiter des ressources considérables (opérationnels, service conformité, top management…). La partie opérationnelle sera d’autant plus chronophage et coûteuse si elle est réalisée manuellement, de manière ad hoc, dans la mesure où les informations à collecter sont nombreuses et issues de diverses sources (source ouverte, listes internes de l’entreprise, listes de sanctions, etc.).
L’évaluation des tiers dans la loi Sapin II : la tentation du screening financier
La loi Sapin II impose donc un cadre strict aux sociétés pour l'évaluation des tiers. Mais face aux difficultés citées plus haut, les entreprises peuvent opter uniquement pour une solution de screening financier.
Cette approche peut être favorisée par sa simplicité et sa rigueur apparente, mais elle reste généralement insuffisante pour répondre aux exigences de la loi et, plus largement, pour fournir une vision complète et nuancée sur la conformité des tiers.
Le screening financier se traduit par des analyses de solvabilité ou des vérifications des listes de sanctions financières automatisées. Il ne couvre donc qu’une facette de l'évaluation attendue.
L'ambition législative était d'instaurer un mécanisme holistique d'évaluation des risques, prenant en compte les relations d'affaires, l'environnement juridique et économique, les pratiques sectorielles et même les dimensions éthiques et de gouvernance des partenaires commerciaux.
Il est donc souvent nécessaire de compléter les données collectées en interrogeant les tiers eux-mêmes. De plus la masse d'informations collectées doit être analysée et interprétée, le plus souvent avec une composante manuelle, voire en sollicitant des cabinets de conseil ou des juristes, ce qui peut représenter un coût important.
Il est donc conseillé en sus du screening d'opérer une collecte documentaire afin de bénéficier de données fiables pour limiter tous risques pour votre entreprise. Néanmoins, la collecte manuelle l'authentification des pièces et le suivi de conformité des tiers peuvent là encore représenter un coût opérationnel non négligeable. Il est donc primordial d'optimiser les procédures internes et la digitalisation des processus doit être envisagée.
Rappel de la définition de la loi Sapin 2
La loi Sapin 2, adoptée en France en décembre 2016, vise à renforcer la transparence, lutter contre la corruption et moderniser la vie économique. Elle impose des obligations aux entreprises en matière de prévention de la corruption, de protection des lanceurs d'alerte et de transparence financière. Pour en savoir plus , consultez notre article détaillé sur la loi Sapin 2.
Provigis, la plateforme qui simplifie l’évaluation des tiers dans la loi Sapin II
Pour accompagner les entreprises dans la mise en œuvre de leurs dispositifs anticorruption, nous avons développé une plateforme digitale tout-en-un qui simplifie et optimise les procédures d’évaluation des tiers, au-delà de la loi Sapin II.
Notre outil :
Ne nécessite pas de compétences en développement informatique (no code) ;
Des outils et fonctionnalités clé pour un gain de temps opérationnel assuré (collecte et authentification des pièces, questionnaires sapin II, relances automatisées, screening...)
S’intègre facilement à votre stack technologique existant (API)
Permet la mutualisation des données de conformité
Archive les documents pendant 6 à 10 ans selon leur typologie ;
Permet aux opérationnels de réaliser une collecte intelligente, différenciée et fluide basée sur l’analyse des données avec un coût optimisé.