BlogRSEStratégie RSE : définition, intérêt et guide pratique
 Stratégie RSE : définition, intérêt et guide pratique

Stratégie RSE : définition, intérêt et guide pratique

Créée en 2009 sous l’impulsion du Club des Acheteurs, Provigis soutient la stratégie RSE de plusieurs milliers d’entreprises de toutes tailles à travers une plateforme digitale innovante.

Les directions RSE, Achats, Juridiques, Compliance et QHSE peuvent collecter et authentifier les documents RSE de leurs tiers pour évaluer leur engagement et leur alignement avec les standards de l’entreprise donneuse d’ordre en toute simplicité.

Fort de cette expertise, Provigis vous propose dans cet article d’explorer la stratégie RSE au sens large : son principe, son intérêt, les étapes pour l’élaborer et la mettre en œuvre ainsi que la place des tiers dans cet engagement en faveur de la société et de l’environnement.

Introduction à la stratégie RSE

Qu’est-ce que la RSE ?

La Commission européenne définit la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) comme « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société ».

En France, le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires définit la RSE comme « un concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes sur une base volontaire ».

💡 À savoir

De plus en plus de définitions de la RSE intègrent les préoccupations « économiques » aux côtés des aspects sociaux et environnementaux. Cette donnée doit être analysée à trois niveaux :

1.      Aucune stratégie RSE ne peut s’inscrire dans la durée sans être viable sur le plan économique ;

2.      Les activités de l’entreprise ont un impact économique sur les parties prenantes, notamment les employés, les fournisseurs, les clients et les populations locales ;

3.      La pérennité de l’entreprise conditionne la pérennité des emplois qu’elle génère.

Par définition, la RSE consiste à aller au-delà des obligations légales, avec des initiatives mieux-disantes pour exercer un impact positif sur la société et servir l’intérêt général. Ainsi, le périmètre de la RSE est mouvant et s’élargit à mesure que le législateur renforce le corpus légal sur les thématiques historiquement couvertes par la RSE, comme :

  • Le reporting environnemental, avec l’article 225 du Grenelle II en 2010 ;
  • Le devoir de vigilance, qui relevait d’une démarche volontaire de diligence raisonnable, est devenu obligatoire en 2017 ;
  • L’égalité professionnelle, notamment l’égalité des genres, qui ont fait l’objet d’une obligation légale en 2019 avec la loi pour la Liberté de choisir son avenir professionnel ;
  • Le tri des déchets, autrefois volontaire, est encadré par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015.

Qu’est-ce qu’une stratégie RSE ?

La stratégie RSE désigne le plan d’action élaboré et mis en œuvre par une organisation, en l’occurrence une entreprise, pour intégrer les principes RSE dans sa gestion opérationnelle (court terme), tactique (moyen terme) et stratégique (long terme).

La stratégie RSE implique une série de décisions cohérentes pour aligner le dessein économique de l’entreprise avec des objectifs sociaux et écologiques quantifiables sur l’ensemble de thématiques de la responsabilité sociétale : respect des droits de l’Homme, protection de l’environnement, bonne gouvernance, impact positif sur les populations locales, etc.

En définitive, la stratégie RSE contribue à la création de valeur et à la performance globale de l’entreprise tout en assurant un impact positif sur la société au sens large.

Quel est l’intérêt d’une stratégie RSE pour les entreprises ?

Au-delà de l’engagement authentique pour l’intérêt général, les entreprises peuvent débloquer un certain nombre d’avantages pragmatiques et concrets à travers leur stratégie RSE.

[Comme le montre cette étude](https://www.mdpi.com/2071-1050/15/24/16864#:~:text=The results showed that CSR,financial performance and brand value.), il existe une corrélation positive significative entre l’engagement RSE d’une entreprise d’un côté, et sa performance financière ainsi que la valeur de sa marque de l’autre. Il faut dire qu’une stratégie RSE rondement menée, accompagnée d’un effort de communication pertinent, se traduit par une série d’avantages :

  • L’amélioration de la réputation et de l’image de marque. Selon une étude CCI France (2024), 74 % des consommateurs recommanderaient une entreprise engagée dans la RSE, et 68 % consommeraient davantage ses produits et services. Aussi, plus d’un tiers des Français se disent prêts à payer plus pour acheter auprès d’une entreprise engagée. D’un autre côté, les bailleurs de fonds et les investisseurs sont de plus en plus nombreux à intégrer les enjeux RSE dans leurs décisions ;
  • La consolidation de la marque employeur. En France, 75 % des jeunes talents estiment que la RSE est « un critère important dans le choix de leur poste» (source ;
  • Accès à de nouveaux marchés et clients. Selon un sondage IACCM, 73 % des entreprises incluent une clause RSE dans leurs contrats. Et selon Bpifrance, 78 % des fournisseurs sont sollicités par leurs clients sur des questions RSE. L’engagement RSE peut également constituer un facteur différenciant lors de la candidature à des appels d’offres ;
  • Optimisation opérationnelle et baisse des coûts. La RSE implique, entre autres, des mesures de sobriété énergétique et des élans d’économie circulaire, deux leviers qui peuvent réduire les coûts de revient et améliorer la compétitivité de l’entreprise.

Ajoutons que les entreprises matures sur le volet de la RSE sont mieux préparées au durcissement très probable de la loi sur les questions liées au droit des travailleurs et à l’environnement.

Comment mettre en place une stratégie RSE efficace ?

1. Le choix du cadre normatif pour la stratégie RSE

Le choix d’un cadre normatif permet d’ancrer la démarche RSE de l’entreprise dans des pratiques éprouvées et largement acceptées à l’échelle mondiale. Par exemple, la norme ISO 26000 donne les lignes directrices sur la responsabilité sociétale pour aider les entreprises à élaborer une stratégie à l fois ambitieuse et réaliste.

Les principes du Pacte Mondial de l’ONU peuvent compléter ce cadre normatif, notamment avec les dix principes universels qui couvrent les droits de l’Homme, les conditions de travail, l’environnement et la lutte contre la corruption.

2. L’évaluation des impacts et des risques actuels

Cette étape consiste à réaliser une évaluation complète des impacts et des risques actuels de l'entreprise sur les plans social, environnemental et économique.

Cet audit initial doit mesurer à la fois les effets positifs et négatifs que l'entreprise exerce sur son environnement et sur la société à travers ses processus opérationnels, sa chaîne d'approvisionnement, ses produits ou services et sa gouvernance.

Le critère de succès de cette analyse est l’identification des domaines prioritaires où l'entreprise doit concentrer ses efforts RSE et le repérage des risques potentiels de non-conformité avec les attentes des parties prenantes (voire de la loi).

3. Définition des objectifs et des priorités de RSE

Suite à l'évaluation initiale, l'entreprise définit des objectifs précis et mesurables pour sa stratégie RSE. Ils sont alignés sur les besoins et les spécificités de son activité, les attentes de ses parties prenantes et les exigences du cadre normatif choisi.

💡 Exemple : une entreprise industrielle se donne pour objectif de réduire de 10 % consommation d’eau dans ses processus de production d’ici trois ans, en adéquation avec ses objectifs de baisse du coût de revient, les préoccupations des populations locales et conformément aux objectifs de développement durable de l’ONU sur la gestion durable de l’eau.

Ces objectifs doivent être SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes et Temporellement définis) pour favoriser un suivi rigoureux et factuel.

Par exemple, plutôt que de viser « la réduction des émissions de gaz à effet de serre », l'entreprise pourrait fixer l'objectif de « réduire les émissions de CO2 de 15 % d’ici 2027 par rapport aux niveaux de 2020 ». La clarté des objectifs transforme les résultats de l'audit en un plan d'action opérationnel et pilotable.

4. Intégration des objectifs RSE dans les opérations et la planification stratégique

Après avoir défini des objectifs SMART, l'entreprise doit intégrer ces derniers dans ses opérations quotidiennes et sa planification stratégique à long terme.

En clair, chaque département et unité opérationnelle doit comprendre son rôle dans la réalisation des objectifs RSE et planifier des actions concrètes pour y parvenir.

Par exemple, le service Achats pourrait adopter de nouveaux critères pour privilégier les fournisseurs respectueux de l’environnement, en plus des critères habituels comme le prix, la qualité, les facilités de paiement, la compliance, etc. Les entreprises industrielles devront, par exemple, engager un travail de réorganisation énergétique pour valoriser la chaleur fatale et décarboner une partie de leur activité.

Cette étape est le cœur de la stratégie RSE, car elle implique une remise en question des procédures opérationnelles, des modes opératoires, de la culture d’entreprise et même, parfois, du business model dans son ensemble.

5. Engagement et formation des parties prenantes internes

Une fois les objectifs de RSE clairement intégrés dans les opérations et la planification stratégique, la direction doit s'assurer que toutes les parties prenantes internes, des managers aux opérationnels, sont pleinement engagées et informées des pratiques et politiques RSE.

Elle peut également désigner un responsable de la RSE pour coordonner les actions entre les différents services de l’entreprise.

L'engagement et la formation des collaborateurs conditionnent la mise en œuvre efficace de la stratégie et l’atteinte des objectifs prédéfinis. L’entreprise peut miser sur des sessions de formation, des ateliers et une documentation actionnable et « digeste » pour sensibiliser, informer et expliquer les comportements attendus de chacun.

Il s’agira également de créer des canaux de communication ouverts où les collaborateurs peuvent poser des questions, exprimer des préoccupations et suggérer des améliorations, par exemple sur un canal dédié sur Slack, Skype ou tout autre canal de messagerie instantanée.

6. Développement et mise en œuvre du plan d’action RSE

C’est la traduction opérationnelle de la stratégie RSE. La politique et les objectifs sont déclinés en actions concrètes et en projets spécifiques dans un plan d'action qui détaille :

  • Les tâches ;
  • Les responsabilités des parties prenantes ;
  • Les KPIs qui mesurent les objectifs ;
  • Les délais pour la réalisation des objectifs ;
  • Les budgets pour chaque initiative ;
  • Les modalités du reporting.

Le plan d’action définit également les modalités de la communication autour des initiatives RSE et des résultats obtenus à l’ensemble des parties prenantes, à savoir les collaborateurs, mais aussi les clients, les investisseurs et le grand public.

La stratégie RSE couvre l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement de l’entreprise

La place des tiers dans la stratégie RSE de l’entreprise

Au regard du législateur, la conformité des entreprises s’évalue au niveau de ses pratiques mais aussi de celles de ses tiers, notamment ses fournisseurs, ses sous-traitants et ses prestataires. Le devoir de vigilance et la loi Sapin II illustrent très bien ce paradigme.

Par construction, la RSE vise l’intérêt général. Elle ne saurait occulter l’impact des collaborations de l’entreprise avec ses tiers sur la société et l’environnement. D’ailleurs, l’achat responsable, et donc l’intégration de critères de durabilité dans le choix des fournisseurs, est une mesure centrale de la stratégie RSE.

Aussi, la norme ISO 26000 encourage les entreprises à prendre en compte l’impact de leur chaîne d’approvisionnement sur la société et l’environnement, notamment par des audits de conformité, des visites sur site ou encore la mise en place de clauses contractuelles.

Cet engagement se traduit à la fois par le choix des tiers mais aussi par l’évaluation périodique de leur performance RSE sur la durée.

La collecte des documents tiers au service de la stratégie RSE

L’entreprise doit être en mesure de collecter et d’authentifier les documents permettant d’évaluer le niveau d’engagement RSE de ses tiers :

  • Documents légaux ;
  • Assurance RCP ;
  • Politique d’achat responsable ;
  • Code éthique ;
  • Rapport de durabilité ;
  • Bilan carbone ;
  • Labels et certifications ;
  • Questionnaires RSE ;
  • Screening des tiers RSE, etc.

🎙️ Pour aller plus loin

Provigis et l’Agence Lucie vous proposent, dans le cadre du podcast Produrable, un épisode intitulé « Conformité et implication des tiers en RSE : comment intégrer dans sa démarche de conformité des tiers des critères RSE pertinents ? ». À écouter ici en Replay.

La solution Provigis pour évaluer l’engagement RSE de vos tiers

En tant que Tiers de Collecte Probatoire (TCP), Provigis accompagne les entreprises dans la mise en œuvre du volet « tiers » de leur stratégie RSE à travers une plateforme digitale innovante qui leur permet de :

  • Collecter les documents qui permettent d’évaluer l’engagement RSE des fournisseurs, sous-traitants, prestataires… ;
  • Authentifier les documents de conformité ;
  • Administrer des questionnaires (RSE, Sapin II, bilan carbone…) ;
  • Réaliser un screening RSE des tiers.

Vous souhaitez déployer une solution digitale intuitive pour évaluer vos tiers dans le cadre de votre stratégie RSE ? Demandez votre démo sans plus tarder.

Fabien Baiata

J’ai à cœur d’accompagner les entreprises dans le succès d’un écosystème de compétences externes, en garantissant le respect réglementaire qui nous est tous imposé. Je m’engage donc à participer à des manifestations (Open Talents Lab, Club des Acheteurs, Customer Lab) qui nous permettrons de construire en co-développement les bonnes pratiques de demain. Un de nos objectifs chez Freelance.com ? Conduire et mener à bien le succès de la relation entreprises/ fournisseurs sous forme d’unité. J’ai l’habitude de dire que votre salarié d’aujourd’hui, sera votre indépendant/prestataire de demain 👍. D’un point de vue opérationnel, je maintiens un contact régulier avec nos clients (Direction Achats, RH et juridique) par une veille juridique permanente sur le concept d’entreprise étendue et ses défis.

Profil linkedin
Ses autres articles
Temps de lecture
10 min
Nous suivre
L’actu de Provigis

Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir nos dernières actualités.

Découvrez des articles de blog

La manière la plus simple d'opérer vos diligences et contrôles de conformité