BlogConformitéQuestionnaire cybersécurité fournisseurs : état des lieux, intérêt et 20 questions types
Questionnaire cybersécurité fournisseurs pour évaluer vos partenaires.

Questionnaire cybersécurité fournisseurs : état des lieux, intérêt et 20 questions types

Avec la multiplication des services externalisés, les entreprises dépendent de plus en plus de prestataires IT, Cloud et de services numériques pour leurs opérations. Cette dépendance s’explique par la recherche de flexibilité, la réduction des coûts, l’accès à des technologies de pointe et les contraintes réglementaires qui peuvent pousser à l’externalisation. Mais en ouvrant leur système d’information à des tiers, elles augmentent leur surface d’exposition au risque cyber.

Les réglementations NIS 2, DORA et le RGPD imposent un contrôle renforcé des prestataires et obligent les entreprises à justifier l’évaluation et la maîtrise des risques liés à leurs tiers fournisseurs. Le questionnaire cybersécurité fournisseurs est un outil important dans cette démarche, car il permet d’identifier les failles potentielles, de fixer des exigences et de mieux piloter la conformité des partenaires.

Mais trop souvent, ces questionnaires sont traités comme une formalité administrative. Ils sont alors remplis sans réel contrôle et sans suivi structuré. Comment poser les bonnes questions pour obtenir des réponses exploitables ? Quels sont les vrais enjeux pour la gestion des risques fournisseurs ? Comment automatiser l’administration de ce questionnaire ?

Dans ce guide, Provigis détaille l’état des pratiques, les 20 questions essentielles à poser aux fournisseurs et les bénéfices de la digitalisation de cette évaluation.

Cybersécurité des fournisseurs : un état des lieux qui pose question

Les entreprises renforcent progressivement la protection de leurs systèmes d’information, mais leurs fournisseurs restent souvent le maillon faible du dispositif et les exposent aux attaques par rebond. C’est en tout cas ce qui ressort de la dernière édition de l’Observatoire du Cesin.

Les RSSI sont conscients du risque mais ont les mains liées

L’écrasante majorité (88 %) des responsables sécurité des systèmes d’information (RSSI) considèrent le risque fournisseur comme « important », voire « très important »… mais cette perception n’est pas partagée par les directions générales. En effet, 45 % des entreprises ne font pas remonter ce risque au comité exécutif, et une direction générale sur quatre qui juge ce risque « critique » ne le mentionne pas au Comex.

Le manque de suivi ne découle pas forcément d’un désintérêt ou d’un manque de sensibilisation, mais plutôt d’une série de freins opérationnels :

  • 73,2 % des RSSI estiment ne pas avoir suffisamment de ressources dédiées;
  • 64,3 % éprouvent des difficultés à engager leurs fournisseurs sur ces questions ;
  • En interne, 51,4 % signalent un manque d’adhésion des postes concernés ;
  • 48,5 % considèrent que certains fournisseurs sont incapables d’atteindre le niveau de sécurité requis.

Ces obstacles expliquent pourquoi de nombreuses grandes entreprises n’évaluent pas plus de 50 fournisseurs par an (pour un total de plusieurs centaines).

Des plans d’assurance sécurité, des certifications et des notations cyber

L’Observatoire 2024 du Cesin relève quelques signaux positifs : 60 % des grandes entreprises sondées ont mis en place une classification de leurs fournisseurs selon plusieurs critères :

  • 57,4 % prennent en compte la criticité du service ou du produit fourni ;
  • 51,4 % évaluent le niveau d’intégration au système d’information ;
  • 48,5 % considèrent l’accès ou non aux données personnelles ;
  • 44,5 % évaluent l’accès à des données stratégiques.

Pour affiner ces analyses, 66,3 % des entreprises recourent à des plans d’assurance sécurité, 57,4 % exigent des certifications à leurs fournisseurs (ISO 27001 ou SOC2 essentiellement), et 29,7 % utilisent des notations cyber.

💡 NIS 2, DORA et le RGPD

Les exigences en matière de cybersécurité fournisseur ne viennent plus uniquement des entreprises elles-mêmes. Les nouvelles réglementations, en particulier NIS 2 et DORA, obligent les organisations à renforcer leur contrôle des tiers. Ainsi, plus de la moitié (53,4 %) des entreprises sondées envisagent de revoir leur approche du risque fournisseur d’ici 12 mois pour se conformer à ces obligations. Cette évolution pousse à industrialiser les processus et à mieux outiller les RSSI et les directions Achats.

Qu’est-ce que le questionnaire cybersécurité fournisseurs ?

Le questionnaire cybersécurité fournisseurs est un outil d’évaluation qui permet aux entreprises de mesurer le niveau de sécurité informatique de leurs prestataires et partenaires.

Concrètement, il se présente sous la forme d’un formulaire avec une série de questions qui couvrent plusieurs aspects de la cybersécurité : gestion des accès, protection des données, détection des menaces, conformité aux réglementations et résilience face aux incidents.

Les entreprises qui utilisent ce type de questionnaire cherchent avant tout à identifier les points faibles de leur chaîne d’approvisionnement numérique, que ce soit pour des raisons de conformité, de gestion des risques, de RSE ou de fiabilisation de la chaîne d’approvisionnement.

En fonction des réponses de leurs fournisseurs, elles peuvent alors adapter leur politique de gestion des risques, exiger des correctifs ou restreindre certaines collaborations. Dans certains secteurs fortement régulés comme la finance, l’assurance et l’énergie, ce questionnaire fait partie d’un processus obligatoire, notamment pour répondre aux exigences des réglementations comme DORA, NIS 2, le RGPD, ou encore pour s’aligner sur des référentiels comme l’ISO 27001.

Quels sont les vrais enjeux du questionnaire cybersécurité fournisseur ?

Le questionnaire cybersécurité fournisseurs n’est pas seulement une formalité de conformité. C’est un outil transversal qui bénéficie à plusieurs fonctions et métiers dans l’entreprise :

  • Les Achats, pour évaluer les prestataires dès leur référencement et contractualiser des exigences de cybersécurité adaptées au risque ;
  • La Direction des Systèmes d’Information (DSI) et la Sécurité des Systèmes d’Information (SSI), dont le Responsable de la Sécurité des Systèmes d’Information (RSSI), qui définit les exigences techniques et analyse les risques IT liés aux tiers ;
  • La conformité et le juridique, pour sécuriser la responsabilité de l'entreprise face aux exigences de DORA, NIS 2 et le RGPD ;
  • La direction des opérations et la continuité d’activité, pour anticiper les impacts d’un incident cyber chez un fournisseur important ou critique.

Sans un contrôle rigoureux de la cybersécurité de leurs fournisseurs et autres tiers, les entreprises s'exposent à des intrusions malveillantes (par rebond, par exemple), des pertes de données et des sanctions réglementaires. Le tableau ci-dessous synthétise les enjeux du questionnaire cybersécurité fournisseur et leur impact direct.

Tablkeau des enjeux de la sécurité cyber
  • Limiter les attaques par rebond :

Une attaque par rebond consiste à infiltrer une entreprise en exploitant la faille d’un fournisseur ou d’un prestataire connecté à son système d’information.

Exemple : En 2020, l’attaque de SolarWinds a permis aux hackers de pénétrer des réseaux gouvernementaux et d’entreprises majeures en insérant un malware dans un logiciel utilisé par leurs fournisseurs IT.

  • Éviter les sanctions et les restrictions d’accès aux marchés régulés :

NIS 2, DORA et (à moindre mesure) le RGPD imposent aux entreprises d’évaluer la cybersécurité de leurs fournisseurs. Tout non-respect peut entraîner des amendes ou une interdiction d’accès à certains marchés.

Exemple : Une banque européenne ne peut plus externaliser certaines fonctions IT auprès de prestataires non conformes à DORA, ce qui réduit son choix de fournisseurs et augmente ses coûts.

  • Fiabiliser l’accès aux infrastructures critiques

Certains fournisseurs ont accès à des systèmes sensibles (réseaux, Data Centers, solutions Cloud). Un manquement à la cybersécurité peut entraîner une coupure d’accès ou une compromission des données.

Exemple : Un hébergeur Cloud sous-évalué sur le plan de la cybersécurité subit une attaque DDoS, ce qui bloque temporairement l’accès aux serveurs critiques de plusieurs entreprises clientes.

  • Sécuriser l’externalisation IT et Cloud

De nombreuses entreprises confient des données sensibles à des prestataires SaaS ou infogérants. Un questionnaire structuré va permettre d’évaluer la maturité cybersécurité de ces partenaires.

Exemple : Un éditeur SaaS mal sécurisé subit un ransomware, ce qui bloque les applications de gestion financière de plusieurs entreprises clientes pendant plusieurs jours en période de clôture comptable.

  • Préserver la continuité des opérations

Un fournisseur victime d’une cyberattaque peut ralentir, voire interrompre, la production ou la fourniture d’un service critique.

Exemple : Un logisticien subit un ransomware qui paralyse ses systèmes, retardant ainsi les livraisons pour l’ensemble de ses clients.

  • Outiller la fonction Achats et réduire son coût

Le questionnaire cybersécurité permet de comparer objectivement les prestataires, d’accélérer leur sélection et d’éviter les dépenses de mise en conformité a posteriori.

Exemple : Un donneur d’ordre intègre l’évaluation cybersécurité dans ses appels d’offres pour filtrer dès le départ les fournisseurs non conformes.

  • Faciliter l’audit et la mise en conformité interne

Centraliser les évaluations et documents justificatifs permet aux équipes internes (RSSI, conformité, juridique) d’accélérer leurs contrôles et de standardiser leurs exigences.

Exemple : Un groupe industriel constate que les documents de conformité et les réponses aux évaluations sont éparpillés entre plusieurs services (IT, achats, juridique). En centralisant le processus via un questionnaire, il simplifie l’accès aux données, accélère les vérifications et évite les incohérences.

  • Réduire le risque de litiges contractuels après un incident

Si un incident cyber impacte la production ou la réputation d’une entreprise, elle doit prouver que des vérifications préalables ont été menées (vigilance).

Exemple : Après un vol de données, un fournisseur prouve qu’il avait rempli les critères cybersécurité exigés, évitant ainsi une rupture de contrat immédiate et des poursuites.

Questionnaire fournisseurs cybersécurité : quelle utilité dans les démarches de certification et de référencement ?

Le questionnaire cybersécurité fournisseurs est un élément important du dispositif de contrôle et d’évaluation de la conformité des prestataires. Mais ce n’est pas sa seule utilité, puisqu’il permet aux entreprises de répondre aux exigences des normes de sécurité, d’obtenir des certifications reconnues et de sécuriser leur référencement auprès des grands donneurs d’ordre.

1. Un levier pour les certifications cybersécurité (ISO 27001, SOC 2, HDS, etc.)

Les référentiels comme ISO 27001, SOC 2 ou HDS (Hébergeur de Données de Santé) exigent des entreprises qu’elles démontrent leur maîtrise des risques liés aux tiers. L’évaluation des fournisseurs est un élément central du périmètre d’audit.

  • ISO 27001 : impose une gestion rigoureuse des risques liés aux prestataires IT et aux sous-traitants qui ont accès aux systèmes d’information. Le questionnaire cybersécurité fournisseurs permet ici d’identifier les prestataires à risque et d’appliquer des mesures adaptées (renforcement contractuel, audits complémentaires, restrictions d’accès, etc.) ;
  • SOC 2 : dans un audit de type II (période prolongée, plus de 6 mois), les mesures de contrôle des fournisseurs doivent être prouvées sur la durée. Les questionnaires permettent de tracer les évaluations et d’en conserver une preuve exploitable ;
  • HDS : les hébergeurs de données de santé doivent démontrer que leurs sous-traitants respectent un niveau de sécurité équivalent au leur. L’évaluation via questionnaire est souvent la première étape avant un audit plus approfondi.

2. Une exigence pour se conformer aux réglementations NIS 2, DORA et RGPD

Les nouvelles réglementations européennes durcissent les obligations des entreprises en matière de gestion des risques fournisseurs :

  • NIS 2 : impose aux entreprises des secteurs critiques (énergie, transport, finance, santé…) d’évaluer et de contrôler la cybersécurité de leurs fournisseurs ;
  • DORA : oblige les acteurs financiers à justifier leur gestion des risques liés aux prestataires IT et aux infrastructures Cloud ;
  • RGPD : bien que son périmètre soit plus large, il impose un devoir de vigilance sur les sous-traitants qui gèrent des données personnelles. Le questionnaire permet d’anticiper d’éventuelles défaillances et d’ajuster les contrats en conséquence.

3. Une condition pour accéder aux marchés régulés et aux grands donneurs d’ordre

Certaines entreprises ne peuvent pas collaborer avec des fournisseurs qui ne répondent pas à des standards en matière de cybersécurité. Le questionnaire est souvent une première barrière pour sécuriser les chaînes d’approvisionnement IT et filtrer les prestataires non conformes :

  • Les banques et assurances sont contraintes par DORA et NIS 2. Elles demandent donc des garanties aux éditeurs de logiciels, hébergeurs et infogérants. Le questionnaire cybersécurité fournisseurs conditionne l’accès à ces marchés.
  • Les industries sensibles (aéronautique, défense, énergie) appliquent des standards élevés et intègrent l’évaluation cybersécurité dans leurs appels d’offres ;
  • Les grands donneurs d’ordre privés imposent un processus de référencement strict (ex. : attestations de conformité, score cyber, engagement contractuel…) avant de contractualiser avec un prestataire.

Guide pratique : comment bien exploiter le questionnaire cybersécurité fournisseurs ?

Le questionnaire cybersécurité fournisseurs ne doit pas être un document statique que l’on fait remplir par les prestataires sans aucun suivi.

Pour qu’il joue son rôle d’outil de gestion des risques et d’aide à la décision, il doit être élaboré avec une méthodologie claire et s’intégrer dans un dispositif d’évaluation structuré. Voici les meilleures pratiques pour l’adapter à vos enjeux et en tirer des résultats exploitables.

1. Adapter le questionnaire à chaque fournisseur

Un questionnaire unique ne peut pas convenir à tous les prestataires. Il faudra forcément l’adapter au niveau de risque que représente chaque fournisseur en fonction de son accès aux systèmes, aux données sensibles et de son rôle dans la chaîne opérationnelle. Une approche par niveaux est généralement recommandée :

Pour les fournisseurs critiques (hébergeurs, infogérants, SaaS, prestataires IT intégrés au SI), le questionnaire doit être détaillé et couvrir la gestion des accès, le chiffrement, les plans de réponse aux incidents, les pratiques de sécurité applicative et les certifications obtenues.

Pour les fournisseurs intermédiaires (ESN, prestataires d’intégration, éditeurs de logiciels non connectés au SI) : questionnaire allégé (« light ») mais avec des contrôles de conformité aux normes ISO 27001, SOC 2 et aux exigences du RGPD.

Pour les fournisseurs à faible impact, comme les agences marketing, les consultants et les prestataires non IT, vous pouvez vous limiter à un questionnaire simplifié, centré sur les bonnes pratiques minimales comme l’authentification, la mise à jour des logiciels, la formation et les actions de sensibilisation.

⚠️ Point de vigilance

Lorsqu’il est trop détaillé, le questionnaire cybersécurité peut décourager les fournisseurs et générer des réponses bâclées ou génériques. Lorsqu’il est trop court, laxiste ou complaisant, il peut masquer des risques critiques pour votre activité. Il faut trouver un équilibre en fonction du niveau d’exposition réel de chaque prestataire.

2. Communiquer de manière claire sur les attentes de l’entreprise

Un questionnaire cybersécurité n’a d’impact que si les fournisseurs comprennent les objectifs et (surtout) les implications des réponses qu’ils fournissent. Il faut impérativement expliquer, en termes simples :

  • Pourquoi ils doivent le remplir : quelles obligations réglementaires, quelles exigences contractuelles ;
  • Comment leurs réponses seront utilisées : évaluation interne, notation, audit complémentaire éventuel ;
  • Les conséquences d’un questionnaire incomplet ou d’une non-conformité avérée : plans d’action correctifs, restrictions d’accès, exclusion d’un appel d’offres, rupture de contrat, etc.

Nous vous recommandons de joindre un guide explicatif aux questions techniques pour éviter des réponses approximatives. Faites également en sorte d’organiser une session d’échange avec les fournisseurs critiques pour répondre à leurs questions et lever les ambiguïtés.

⚠️ Point de vigilance

Évitez les questions génériques qui laisseraient place à des interprétations subjectives. Par exemple : « Appliquez-vous les bonnes pratiques en matière de cybersécurité ? » est une question vague. Préférez des tournures précises comme « Disposez-vous d’une politique de gestion des accès multi-facteurs sur l’ensemble des systèmes critiques ? ».

3. Intégrer des audits réguliers pour un suivi permanent des fournisseurs

Le questionnaire seul ne suffit pas à garantir un niveau de cybersécurité acceptable sur la durée chez vos tiers fournisseurs. Les réponses doivent être mises à jour périodiquement et complétées par des audits plus approfondis sur les prestataires critiques. Nos conseils :

  • Mise à jour annuelle des questionnaires pour suivre l’évolution des pratiques de cybersécurité des fournisseurs ;
  • Audits approfondis pour les fournisseurs critiques, avec un contrôle sur site ou une analyse documentaire plus poussée ;
  • Vérification des preuves pour aller au-delà des déclarations. Demandez des justificatifs comme les rapports d’audit interne, les certificats de conformité ou encore les logs de sécurité, dans la mesure du possible ;
  • Mécanisme d’alerte en cas d’incident : exigez une déclaration des incidents de sécurité qui impactent directement les services fournis.

⚠️ Point de vigilance

Certains fournisseurs peuvent être réticents à partager certaines informations, notamment sur leurs infrastructures. Il faut donc prévoir des clauses contractuelles qui garantissent le droit à l’audit et la transmission des preuves nécessaires.

4. Sensibiliser les fournisseurs à la cybersécurité

Le questionnaire cybersécurité fournisseurs est décisif, mais il ne remplace pas un travail de sensibilisation, voire de vulgarisation. Certains fournisseurs, notamment les PME, n’ont pas toujours conscience des enjeux ou des obligations de cybersécurité.

Un accompagnement peut donc être nécessaire pour qu’ils comprennent les attentes et renforcent leurs propres dispositifs. Voici quelques actions possibles :

  • Fournir un guide des bonnes pratiques en cybersécurité aux fournisseurs qui ont des lacunes en la matière ;
  • Organiser des webinaires ou des sessions de formation pour expliquer les exigences de sécurité attendues ;
  • Proposer un accompagnement progressif pour les prestataires critiques qui pourraient être en difficulté (plutôt qu’une exclusion immédiate en cas de non-conformité).

⚠️ Point de vigilance

L’approche purement coercitive, qui se base sur des sanctions immédiates en cas de non-conformité, peut être contre-productive, notamment avec les fournisseurs critiques (et/ou compétitifs) qui ont besoin d’un accompagnement pour atteindre le niveau de sécurité attendu.

Cybersécurité : les 20 questions les plus importantes à poser à vos fournisseurs

Dans de nombreuses grandes entreprises, et dans le quotidien opérationnel, le questionnaire cybersécurité fournisseurs finit par être traité comme une formalité administrative, à l’image des demandes d’attestations d’assurance ou des déclarations sur l’honorabilité des dirigeants.

Faute de temps et de ressources, les réponses sont rarement analysées en profondeur, et encore moins croisées avec des éléments concrets comme les résultats d’audits ou les incidents passés.

Pour qu’il joue réellement son rôle de filtre et d’alerte, le questionnaire doit être structuré de manière à obtenir des réponses exploitables et surtout vérifiables. Il ne s’agit pas de se contenter d’affirmations générales, mais d’exiger des preuves tangibles, des politiques documentées et des processus clairement établis.

Les 20 questions suivantes couvrent les aspects fondamentaux de la gestion des risques cyber chez les fournisseurs, avec nos conseils pour éviter des réponses superficielles, biaisées ou invérifiables.

  1. Disposez-vous d’une politique de sécurité dûment formalisée ?

Une politique écrite et régulièrement mise à jour est un bon indicateur de maturité. L’absence d’un document officiel peut révéler une gestion réactive et non structurée.

  1. Êtes-vous certifié ISO 27001, SOC 2 ou HDS ?

Ces certifications garantissent un minimum de bonnes pratiques en matière de cybersécurité. Si le fournisseur n’en dispose pas, il doit au moins prouver qu’il respecte des principes équivalents.

  1. Comment contrôlez-vous l’accès aux données sensibles ?

Une bonne gestion des accès repose sur des droits limités selon les besoins, conformément au principe du moindre privilège. Les fournisseurs doivent préciser leur approche : authentification multi-facteurs (MFA), revues périodiques des accès, etc.

  1. Appliquez-vous des procédures de chiffrement des données en transit et au repos ?

L’absence de chiffrement expose les données à des fuites et à des attaques. Demandez des précisions sur les protocoles utilisés, par exemple AES-256, TLS, etc.

  1. Réalisez-vous des sauvegardes régulières ? Testez-vous leur restauration ?

Une sauvegarde qui n’est jamais testée est une sauvegarde inutile. Un fournisseur sérieux doit prouver qu’il réalise des tests réguliers et qu’il dispose de plans de reprise après sinistre.

  1. Avez-vous déjà subi une cyberattaque ces 12 derniers mois ?

Ce n’est pas une question piège. Un fournisseur transparent qui décrit un incident passé et les mesures correctives mises en place est probablement plus fiable qu’un fournisseur qui prétend être invulnérable.

  1. Avez-vous une procédure de notification en cas d’incident de sécurité affectant un client ?

Les entreprises doivent être averties rapidement en cas de fuite de données ou d’intrusion. Vérifiez si des engagements contractuels existent sur ce point.

  1. Utilisez-vous une solution EDR (Endpoint Detection and Response) pour détecter les menaces ?

Les solutions EDR surveillent et bloquent les comportements suspects en temps réel. Si le fournisseur ne dispose que d’un simple antivirus, sa protection est évidemment insuffisante.

  1. Comment gérez-vous les vulnérabilités et les mises à jour de vos systèmes ?

Un prestataire sérieux doit appliquer des correctifs de sécurité en priorité et suivre une politique de gestion des correctifs (ou patch management).

  1. Réalisez-vous des audits de sécurité internes et externes ?

Les audits permettent de valider la robustesse des dispositifs mis en place. L’idéal est une évaluation externe réalisée par un organisme indépendant.

  1. Disposez-vous d’une équipe dédiée à la cybersécurité ?

Un fournisseur qui délègue la cybersécurité à son service informatique généraliste risque d’être moins efficace qu’un prestataire avec une équipe dédiée.

  1. Avez-vous un plan de réponse aux incidents (PRI) et un plan de continuité d’activité (PCA) ?

Un fournisseur incapable de continuer à fonctionner en cas de cyberattaque pose un risque proportionnel à sa criticité dans votre chaîne d’approvisionnement. Il doit être en mesure de détailler ses processus de reprise.

  1. Quels types de tests de sécurité réalisez-vous (Pentest, tests d’intrusion, scans de vulnérabilités) ?

Un prestataire sérieux devra préciser la fréquence des tests, les méthodologies utilisées (internes ou par un tiers indépendant) et la prise en compte des résultats dans son plan d’amélioration continue. L’absence de tests réguliers ou une réponse floue peut indiquer un manque de maturité en matière de cybersécurité.

  1. Comment gérez-vous les accès des sous-traitants et partenaires à vos systèmes ?

Un fournisseur va parfois sous-traiter certaines de ses tâches. Il doit toutefois garantir que ses propres prestataires respectent les mêmes exigences de sécurité.

  1. Quels outils utilisez-vous pour surveiller votre infrastructure et détecter les anomalies ?

Un fournisseur sérieux utilisera des SIEM (Security Information and Event Management) ou des solutions de monitoring avancées.

  1. Avez-vous une assurance cybersécurité ?

Une assurance cyber couvre certains risques et peut être un indicateur du sérieux du prestataire.

  1. Avez-vous mis en place des formations et sensibilisations à la cybersécurité pour vos employés ?

La plupart des attaques réussissent à cause d’erreurs humaines (plutôt que techniques). C’est notamment le cas du phishing, qui a représenté 60 % des cyberattaques ciblant les entreprises françaises en 2023, selon le 9e baromètre de la cybersécurité.

  1. Disposez-vous d’un référentiel documenté sur les rôles et les responsabilités en cybersécurité ?

Un fournisseur mature sur la question devra être capable de présenter un organigramme et des fiches de poste qui précisent qui gère quoi en cas d’incident cyber.

  1. Avez-vous des obligations légales spécifiques en matière de cybersécurité (RGPD, NIS 2, DORA) ?

Vérifiez si le prestataire est soumis à des exigences sectorielles et comment il y répond.

  1. Comment traitez-vous les demandes d’accès, de rectification et de suppression de données personnelles ?

Le fournisseur doit être capable d’expliquer comment il gère les droits des utilisateurs conformément au RGPD.

Quel est l’intérêt de la digitalisation du questionnaire cybersécurité fournisseurs ?

La gestion des questionnaires cybersécurité en format manuel pose plusieurs problèmes : lenteur dans le traitement des réponses, dispersion des données, erreurs dans l’analyse et manque de visibilité sur l’état de conformité des fournisseurs… avec, forcément, l’augmentation de l’exposition au risque de non-conformité (entre autres). La digitalisation permet d’automatiser ces tâches chronophages et d’améliorer la prise de décision.

Le traitement manuel nécessite des allers-retours entre services, des relances et des consolidations de données disparates. Avec la plateforme Provigis, les fournisseurs remplissent un formulaire structuré, les données sont centralisées et les équipes peuvent immédiatement identifier les zones de risque.

Réduire le risque d’erreurs et de falsifications

Les fournisseurs peuvent être amenés à fournir des documents obsolètes ou incohérents lorsqu’ils répondent de manière isolée à chaque client.

Avec une solution digitale, les contrôles intégrés permettent de détecter les incohérences, d’assurer la traçabilité des réponses et de croiser les données pour une meilleure évaluation des risques.

Optimiser le suivi

Par définition, la digitalisation permettra aussi d’optimiser le suivi. Un questionnaire envoyé une seule fois, sans mise à jour, deviendra forcément obsolète et ne jouera plus son rôle dans le cadre de la conformité et de la gestion des risques.

Avec une solution digitale, l’entreprise peut programmer des mises à jour périodiques, envoyer des rappels automatiques aux fournisseurs et générer des alertes en cas de non-conformité prolongée. La digitalisation facilite également l’historisation des évaluations, avec une vision claire de l’évolution des niveaux de sécurité des prestataires.

Améliorer le taux de réponse

Citons enfin la mutualisation des évaluations, qui optimise le temps et l’effort pour toutes les parties. Avec une solution digitalisée, les entreprises peuvent consulter des évaluations déjà réalisées.

Le prestataire qui a déjà répondu à un questionnaire cybersécurité mutualisé n’a pas besoin de recommencer à zéro pour chacun de ses clients, ce qui augmente naturellement le taux de réponse. Les entreprises accèdent ainsi à des données exploitables plus rapidement pour comparer plusieurs prestataires sur une base cohérente.

⚠️ Point de vigilance

Une plateforme surchargée d’indicateurs inutiles ou qui envoie des relances trop fréquentes aboutira forcément à une surcharge administrative sans réelle exploitation des résultats. L’outil doit être configuré pour fournir des indicateurs exploitables, adaptés aux obligations de l’entreprise et à la criticité des fournisseurs. Il doit aussi intégrer des mécanismes de priorisation pour éviter que les équipes ne soient noyées sous une avalanche de données brutes.

Pourquoi opter pour le questionnaire SSI administré par Provigis ?

Les entreprises doivent désormais justifier un contrôle rigoureux de leurs fournisseurs en matière de cybersécurité pour se conformer aux réglementations NIS 2 (obligation d’évaluer et sécuriser les tiers pour les secteurs critiques), DORA (exigences strictes pour les prestataires IT des acteurs financiers), et le RGPD (vigilance renforcée sur les sous-traitants manipulant des données personnelles).

Par ailleurs, les grands donneurs d’ordre imposent de plus en plus des référentiels sectoriels (ISO 27001, SOC 2, HDS…) comme condition de collaboration, ce qui contraint les entreprises à standardiser et renforcer leurs procédures d’évaluation des fournisseurs IT et Cloud.

En tant que Tiers de Collecte Probatoire (TCP), Provigis intègre ces exigences dans un dispositif structuré, adapté aux contraintes des donneurs d’ordre et aux réalités opérationnelles des fournisseurs :

  • Deux formats adaptés, avec un questionnaire standard mutualisé (avec partage des données) et un questionnaire spécifique propre au donneur d’ordre ;
  • Automatisation de la collecte pour réduire le temps passé à solliciter et vérifier les réponses des fournisseurs ;
  • Collecte de documents additionnels en fonction des réponses fournies ou des catégories de fournisseurs identifiés ;
  • Sécurité et confidentialité des données : certification ISO 27001, centralisation sur une seule plateforme couvrant plusieurs démarches (IT, DAF, RSE, Achats, compliance), y compris la cybersécurité, l’obligation de vigilance, la lutte contre la corruption (Sapin II) et la CSRD;
  • Suivi continu et simplifié grâce à des statistiques et reportings détaillés, exportables en un clic ;
  • Extraction des métadonnées pour faciliter l’analyse des réponses et leur exploitation ;
  • Intégration API pour la transmission automatique des données vers le SI du donneur d’ordre.

Avec une approche industrialisée et adaptée aux enjeux de cybersécurité fournisseurs, nous vous proposons de transformer ce processus manuel fastidieux en un véritable outil d’aide à la décision. Demandez votre démo.

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