BlogRSEQuelles sont les grandes tendances RSE à suivre en 2025 ?

Quelles sont les grandes tendances RSE à suivre en 2025 ?

Créée en 2009 sous l'impulsion du Club des Acheteurs, Provigis accompagne la stratégie RSE des grandes entreprises à travers sa plateforme digitale innovante. Les directions RSE, Achats, Juridiques, Compliance et QHSE s'appuient sur notre solution pour collecter et authentifier les documents RSE de leurs tiers, et ainsi évaluer leur engagement sociétal et environnemental.

L'année 2025 apporte son lot de nouveautés pour la RSE en France, avec l'entrée en vigueur de nouvelles réglementations structurantes comme la CSRD et le renforcement de la loi AGEC.

Dans ce contexte de transformation accélérée, Provigis vous propose d'explorer les grandes tendances qui façonneront la RSE en 2025 : nouvelles obligations réglementaires, transition énergétique, diversité et inclusion, économie circulaire, place de l'IA, etc.

Nouveautés et évolutions de la RSE en 2025

#1 La CSRD : les premiers rapports sont sortis

Entrée en vigueur le 1er janvier 2024, la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) marque une évolution majeure du reporting extra-financier européen. Comme nous l’expliquons dans cet article, cette directive est venue renforcer les exigences de la NFRD, qu’elle remplace, et élargir son champ d’application.

En janvier 2025, les entreprises assujetties ont donc publié leur tout premier rapport extra-financier conforme à la CSRD. Il s’agit des structures qui étaient déjà couvertes par la NFRD. Pour rappel, elles cochent les deux cases suivantes :

  • Un effectif supérieur à 500 salariés (moyenne annuelle) ;
  • Un chiffre d’affaires supérieur à 40 millions d’euros ou un total bilan supérieur à 20 millions d’euros.

Comme prévu dans le calendrier d’application de la directive, la CSRD s’applique depuis le 1er janvier 2025 à une nouvelle vague d’entreprises, qui remplissent au moins deux des trois critères suivants :

  • Un effectif supérieur à 250 salariés ;
  • Un chiffre d’affaires supérieur à 40 millions d’euros ;
  • Un total bilan supérieur à 20 millions d’euros.

⚠️ À noter

Ces critères s’appliquent également aux entreprises non européennes cotées sur un marché réglementé de l’UE.

Les entreprises nouvellement concernées doivent désormais exécuter les processus de collecte et d'analyse des données extra-financières pour produire leur premier rapport CSRD au 1er janvier 2026, pour le compte de l’exercice 2025.

Rappelons que la CSRD introduit le principe de la double matérialité, une approche qui impose aux entreprises assujetties de documenter deux dimensions distinctes mais complémentaires dans leur reporting :

  • La matérialité financière, qui examine comment les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) influencent la performance financière de l'entreprise. Cette dimension analyse l'impact des facteurs ESG sur la création ou la destruction de valeur économique.
  • La matérialité d'impact, qui évalue les répercussions des activités de l'entreprise sur son écosystème au sens large : environnement, communautés locales, société dans son ensemble et intérêt général.

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter notre article « Reporting CSRD, qu’est-ce que la double matérialité ? (+ exemples concrets) ».

🆕 Le point actu

Depuis fin janvier 2025, de nombreuses voix se sont élevées en France contre la CSRD. « Je crois que l’Union européenne dans son ensemble s’est aperçue que c’était allé un peu trop loin », a notamment déclaré **Sophie Primas, porte-parole du gouvernement. De son côté, Benjamin Haddad, ministre délégué français en charge de l’Europe, a demandé à l’UE de « revoir » le contenu de la CSRD et a indiqué qu’il se rendrait à Bruxelles « pour faire entendre ce message ».

#2 Émissions de gaz à effet de serre : extension et durcissement du SEQE-UE

La révision du système d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre (GES) de l'Union européenne (SEQE-UE) en 2023, dans le cadre du paquet législatif « Fit for 55 », ****s’est traduite par le renforcement des objectifs de réduction des émissions.

À la suite de la Présidence française du Conseil de l’UE au premier semestre 2022, l’objectif de réduction des GES est passé de - 43 % à - 62 % (par rapport aux niveaux de 2005). Plusieurs nouvelles dispositions sont donc entrées en vigueur entre 2024 et début 2025.

L’intégration du secteur maritime dans le SEQE-UE

Depuis le 1er janvier 2024, les navires de plus de jauge supérieure à 5 000 UMS, transportant des marchandises ou des passagers, doivent acquérir des quotas d’émission sur les voyages intra-européens (compensation de 100 % des émissions) et extra-européens (50 % des émissions).

Depuis le 1er janvier 2025, cette obligation concerne tous les navires offshore entre 400 et 5 000 UMS, ainsi que les navires dits « pour marchandises diverses » (General Cargo Ships). En plus du CO2, ils doivent également rapporter leurs émissions de protoxyde d’azote (N2O).

💡 Un plan d’action en 7 points

Le ministère de la Transition écologique a publié un plan d’action pour accompagner les acteurs de la mer dans la mise en œuvre du SEQE. Résumé en 7 points :

  1. Comprendre les nouvelles exigences et adapter les contrats, déterminer la liste des navires concernés, puis identifier l’autorité administrante (État-membre) compétente.
  2. Transmettre à l’autorité administrante la liste des navires pour lesquels l’entreprise assume les obligations déclaratives (avec les mandats signés en cas de délégation).
  3. Mettre à jour les plans de surveillance des navires concernés et les soumettre au vérificateur.
  4. Ouvrir un compte au Registre de l’UE (géré en France par la Caisse des dépôts et consignations).
  5. Collecter les données relatives aux émissions de GES des navires assujettis et transmettre les rapports d’émissions par navire vérifiés.
  6. Avant le 31 mars 2025, transmettre à l’autorité administrante les rapports d'émissions et le rapport au niveau de l'entreprise (données agrégées), évalués conformes par un vérificateur.
  7. Avant le 30 septembre 2025, s’assurer d’avoir suffisamment de quotas carbone sur son compte registre pour la conformité au titre des émissions de l'année 2024.

Dans l’aviation

Les compagnies aériennes doivent désormais compenser une plus grande proportion de leurs émissions de CO₂. La transposition dans le droit national français de la réglementation européenne a intégré plusieurs évolutions, notamment :

  • L’entrée en vigueur du reporting sur des émissions de gaz à effet de serre hors CO2 le 1er janvier 2025 ;
  • L’alignement du régime de compensation et de réduction du carbone pour l'aviation internationale (CORSIA) avec le SEQE-UE ;
  • L’extinction progressive des quotas gratuits entre 2024 et 2026 ;
  • La mise en place de nouveaux modèles de plan de surveillance et de déclaration annuelle des émissions de GES dans l’aviation. Ces derniers qui seront « disponibles prochainement sur le site de la Commission européenne », selon le ministre de l’Aménagement du territoire et de la Transition écologique.

Dans l’industrie

Le champ d’application du paquet « Fit for 55 » a subi une modification afin de favoriser les technologies bas-carbone.

Comme dans l’aviation, le législateur a acté l’extinction progressive des quotas gratuits, limitée pour l’heure à cinq secteurs : l’acier, le ciment, l’aluminium, les engrais et l’hydrogène, dans le cadre de l’entrée en vigueur du Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF).

#3 Réforme du label ISR : critères renforcés et exclusions de secteurs controversés

Le label Investissement Socialement Responsable (ISR) a subi une série de modifications dans le cadre de sa « V3 », entrée en vigueur le 1er mars 2024 pour les nouveaux fonds et le 1er janvier 2025 pour les fonds existants. Cette révision ambitieuse vise à renforcer la crédibilité du label en introduisant des critères plus stricts et en excluant certains secteurs jugés controversés.

La réforme du label ISR introduit des exclusions explicites concernant les investissements dans plusieurs secteurs, notamment :

  • Les énergies fossiles : les fonds labellisés ne peuvent plus investir dans des entreprises impliquées dans l'exploitation du charbon ou des hydrocarbures non conventionnels, ainsi que celles qui lancent de nouveaux projets d'exploration, d'exploitation ou de raffinage d'hydrocarbures ;
  • L’armement : les entreprises développant des armes prohibées sont désormais exclues des investissements des fonds ISR.
  • Le tabac : les entreprises du secteur sont désormais exclues des portefeuilles des fonds labellisés.

En plus des exclusions sectorielles, la réforme impose un renforcement des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) :

  • Désormais, les fonds labellisés devront améliorer leur score ESG de 30 % (vs. l’ensemble des entreprises ou actifs éligibles), ou exclure 30 % des entreprises les moins bien notées ;
  • Ils doivent également prendre en compte, de manière systématique, la double matérialité dans la gestion des fonds labellisés ;
  • Ils sont enfin tenus de démontrer un engagement actionnarial actif dans la promotion des pratiques vertueuses (par le vote, le dialogue avec les directions, les campagnes d’actionnaires, etc.).

L’agenda des événements RSE à suivre en 2025

#1 Le Digital Cleanup Day (10 au 15 mars 2025)

Le Digital Cleanup Day est une journée mondiale dédiée à la réduction de l'empreinte environnementale du numérique. Cette initiative annuelle souhaite « mobiliser individus et organisations autour d'actions mesurables de réduction de la pollution numérique », en suivant une logique similaire au World Cleanup Day pour la pollution physique.

La dernière édition a vu la participation active de 122 pays et s’est soldée par la suppression de plusieurs millions de gigaoctets de données, avec une réduction des émissions de CO2 de plusieurs milliers de tonnes. La 5e édition, prévue officiellement le 15 mars 2025, se traduira en France par un programme étendu sur une semaine complète (du 10 au 15 mars), avec plusieurs axes d’intervention :

  • L'audit systématique des serveurs pour identifier les données obsolètes ;
  • Le nettoyage méthodique des boîtes mail professionnelles ;
  • L'organisation de collectes pour le recyclage des équipements électroniques en fin de vie ;
  • La mise en place de sessions de formation aux pratiques numériques responsables.

[Le site web de l’événement](https://digital-cleanup-day.fr/?) met à disposition des participants un ensemble d'outils et de méthodologies standardisées. Les organisations peuvent ainsi mesurer précisément leur impact à travers plusieurs indicateurs, comme le volume de données supprimées, le nombre d'équipements recyclés ou encore la quantification des émissions de CO2 évitées.

📍 Événements organisés partout en France (voir la liste) ;

📅 Du 10 au 15 mars.

#2 Talents for the Planet (19 mars 2025)

Talents for the Planet est un salon grand public dédié aux métiers, à l'emploi et à la formation en lien avec la transition écologique et sociétale. La 5ᵉ édition de l’événement se tiendra le 19 mars 2025 au Parc Floral de Paris.

Organisé par AEF info, le salon réunit les acteurs du changement, notamment des entreprises, des start-ups, des associations et des organismes de formation engagés dans la transformation écologique et sociétale. Il s'adresse à un public varié (lycéens, étudiants, jeunes diplômés, professionnels en reconversion, etc.).

L'événement propose des espaces d'exposition, des conférences, des ateliers et des animations pour permettre aux participants de découvrir des opportunités de carrière, des formations spécialisées et des initiatives innovantes dans le domaine de la transition écologique.

📍 Parc Floral de Paris

📅 19 mars 2025

#3 Jour E, à Lille (2 avril 2025)

Jour E est un événement organisé par Bpifrance pour les dirigeants qui souhaitent accélérer la transition écologique et énergétique de leur entreprise. Cette journée rassemble les décideurs pour échanger autour de solutions concrètes pour réduire l’empreinte carbone des entreprises et intégrer les enjeux environnementaux dans leur business model.

Le programme de l’édition 2025 prévoit des ateliers pratiques, des pitchs de startups innovantes ainsi que des sessions de networking pour encourager les échanges entre acteurs engagés. Les participants auront également l’opportunité d’assister à des témoignages d’entrepreneurs qui partagent leur expérience dans la mise en œuvre de pratiques durables.

Le Livre des Collections de l’Optimiste, coécrit par 36 entrepreneurs engagés dans la transition écologique, sera présenté lors de l’événement. Ce livre documente des initiatives duplicables, des témoignages inspirants et des actions de transformation mises en place par des pionniers pour répondre aux grands défis environnementaux. La participation est gratuite.

📍 Le Palais Rameau, Lille

📅 2 avril 2025

#4 Le Forum de Giverny (5 septembre 2025)

Le Forum de Giverny est un événement annuel organisé par le Cercle de Giverny, un laboratoire d’idées hybride qui rassemble et accompagne les décideurs engagés. L’événement rassemble des dirigeants, des experts et des acteurs de la transition écologique et sociale.

Cette journée permet d'échanger sur les sujets chauds de la RSE et de partager des bonnes pratiques pour intégrer les principes de durabilité dans les stratégies d’entreprise.

Comme chaque année, le forum se tiendra au Musée des Impressionnismes de Giverny et consistera en une série de tables rondes, de conférences ainsi que de sessions de networking. Les discussions aborderont les thématiques de la transition énergétique, de l'innovation durable et de la finance responsable.

Au terme de chaque édition, le Cercle de Giverny dévoile 30 propositions issues des groupes de travail pour outiller les décideurs dans leur action RSE.

📍 Musée des Impressionnismes, Giverny

📅 5 septembre 2025

Quelles sont les grandes tendances RSE à suivre en 2025 ?

#1 La conformité réglementaire, le socle de toute politique RSE

La Responsabilité Sociétale des Entreprises concerne, par définition, des initiatives volontaires, qui dépassent donc le cadre des obligations légales. Ces actions, menées dans l'intérêt de l'environnement, des populations locales et de la société dans son ensemble, traduisent l'engagement des entreprises à créer de la valeur au-delà de leur simple performance économique.

Depuis le milieu des années 2010, la multiplication des réglementations européennes en matière de RSE a progressivement fait basculer des pratiques autrefois volontaires en obligations légales. En 2025, aucune politique RSE sérieuse ne peut être déployée sans :

  • Une conformité irréprochable aux obligations légales en matière de RSE ;
  • Une préparation rigoureuse aux réglementations prévues dans le court ou moyen terme (ou celles dont le champ d’application couvrira l’entreprise dans un avenir plus ou moins proche).

💡 À savoir

Les directions RSE voient désormais leur agenda largement dicté par le calendrier réglementaire. Les échéances de mise en conformité, de plus en plus rapprochées, mobilisent une part croissante de leurs ressources. Les initiatives volontaires doivent, de plus en plus, s'articuler autour d'un socle réglementaire exigeant, sous peine de s’exposer à des risques juridiques et réputationnels majeurs.

#2 L’accélération (subie ?) de la transition énergétique

Au-delà des ambitions pour 2030 et 2050, les entreprises se voient contraintes d’accélérer leurs actions de transition énergétique face à trois facteurs convergents.

Le facteur géopolitique

L’instabilité géopolitique mondiale continue d'impacter fortement les prix de l'énergie. Cette volatilité pousse les entreprises à accélérer leur quête d’indépendance énergétique, notamment via l'autoconsommation d'énergies renouvelables.

Les projets d'installation de panneaux photovoltaïques en toiture ou d'ombrières de parking devraient se multiplier, tout comme les contrats d'achat direct d'électricité renouvelable (PPA).

La pression des investisseurs

Les investisseurs exercent une pression de plus en plus palpable sur les dirigeants pour des résultats tangibles à court terme. Les engagements de neutralité carbone ne suffisent plus : les actionnaires exigent désormais des plans d'action détaillés avec des objectifs intermédiaires précis et mesurables, parfois à l’année.

Cette exigence se traduit par une augmentation significative des investissements dans l'efficacité énergétique des bâtiments, des process industriels et des flottes de véhicules.

L’innovation technologique

L'accélération des innovations technologiques rend la transition énergétique plus accessible. Les solutions de stockage d'énergie atteignent leur maturité commerciale, les systèmes de pilotage intelligent de la consommation se démocratisent et les technologies de capture du carbone deviennent (relativement) viables sur le plan économique pour les géants de l’industrie.

💡 À savoir

On devrait assister à l’émergence de la mutualisation des installations en France. Face aux coûts d'investissement, des entreprises voisines devraient s'associer pour créer des infrastructures partagées, comme des centrales solaires en toiture de zones d'activité ou des réseaux de chaleur communs. Ces initiatives permettent de réduire les coûts et d'optimiser l'utilisation des ressources énergétiques à l'échelle d'un territoire.

Par exemple, dans le parc industriel de Heinsberg en Allemagne, des entreprises se sont regroupées pour créer un réseau de chaleur commun alimenté par la biomasse. À Düren, toujours en Allemagne, plusieurs entreprises ont mis en place une centrale solaire partagée sur les toitures de leurs bâtiments.

#3 La diversité et l'inclusion : vers davantage d’actions mesurables

Plus d’un salarié sur deux a déjà été victime d’au moins une forme de discrimination, selon le baromètre Cegos. Face à ce constat alarmant, France Travail a lancé une grande mobilisation nationale sur la diversité et l’inclusion dans le monde du travail.

Cette initiative, organisée conjointement avec Make.org, implique des citoyens, des salariés, des associations, des institutions et des entreprises. Les travaux s’étendront sur trois ans, jusqu’à décembre 2027, avec une consultation citoyenne sur plus de deux mois, du 9 décembre 2024 au 28 février 2025.

Plus largement, les politiques de diversité et d'inclusion des entreprises françaises devraient continuer à évoluer pour dépasser le stade des déclarations d'intention, sous l’effet de plusieurs facteurs de leur macroenvironnement.

Le premier concerne l'attractivité des talents. Dans un contexte de tension sur le marché du travail (et de pénurie sur plusieurs profils, notamment les commerciaux, les entreprises constatent que les nouvelles générations choisissent prioritairement des employeurs aux politiques d'inclusion démontrables. Aujourd’hui, près de 75 % des jeunes talents estiment que la RSE est « un critère important dans le choix de leur poste » (source.

Le deuxième facteur vient des investisseurs institutionnels, qui intègrent désormais des critères de diversité dans leurs décisions d'investissement. Au-delà des indices traditionnels comme la parité hommes-femmes, ils scrutent la diversité socio-économique, culturelle et générationnelle au sein des équipes dirigeantes. Les entreprises doivent donc démontrer des progrès mesurables sur ces différents axes pour sécuriser leurs financements.

Les évolutions sociétales et technologiques imposent aux entreprises de repenser leurs pratiques d'inclusion. Le développement du travail hybride nécessite de nouveaux outils pour garantir l'égalité de traitement entre salariés sur site et à distance. Enfin, et si elle n'est pas correctement encadrée, l'Intelligence Artificielle risque de reproduire ou d'amplifier les biais existants dans les processus de recrutement et d'évaluation.

💡 À savoir

Certaines entreprises expérimentent une nouvelle approche de la diversité en créant des équipes composées exclusivement de profils « atypiques » (reconversions professionnelles, autodidactes, parcours non-linéaires…) qui travaillent en parallèle des équipes traditionnelles sur les mêmes projets (voir l’exemple des GEIQ).

#4 L’économie circulaire : des nouveautés pour 2025

La loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) entre dans une nouvelle phase en 2025. Pour rappel, la transition vers la fin du plastique à usage unique se fait en quatre étapes sur des périodes de 4 ans, jusqu'en 2040. Après la première période (2021 - 2025) qui a instauré le décret 3R (réduire, recycler, réutiliser), trois objectifs sont fixés pour la nouvelle période qui commence cette année :

  • Réduire de 20 % les emballages plastiques à usage unique ;
  • Éliminer les emballages plastiques jugés « inutiles » ;
  • Viser 100 % de recyclage des emballages plastiques jetables.

Les emballages professionnels font l'objet d'une nouvelle filière REP (Responsabilité Élargie des Producteurs) dédiée aux emballages industriels et commerciaux (EIC). Elle impose davantage de réemploi et de recyclage des caisses, films et palettes, sous peine de sanctions.

Ensuite, l'indice de durabilité va continuer à remplacer progressivement l'indice de réparabilité pour certaines catégories de produits : les téléviseurs depuis le 8 janvier 2025 et les lave-linge (hublot et top) à partir du 8 avril. Trois changements majeurs sont intervenus au 1er janvier 2025 à ce niveau :

  • L'interdiction des contenants de réchauffe en plastique dans les services de restauration collective (écoles, crèches, établissements médicaux spécifiques) pour les communes de plus de 2 000 habitants ;
  • La collecte gratuite des vieux véhicules directement sur leur lieu de détention, quelle que soit leur marque, dans le cadre de la filière REP des véhicules hors d'usage ;
  • L'interdiction d'exporter les déchets électriques et électroniques hors de l'Union européenne et des pays membres de l'OCDE, pour éviter une mauvaise gestion dans les pays tiers.

Enfin, l'affichage environnemental, rendu obligatoire par la loi Climat et résilience d'août 2021, devrait poursuivre son déploiement dans les quatre secteurs concernés : le textile, l'alimentaire, les cosmétiques et l'ameublement. L'article 2 de la loi prévoyait une phase d'expérimentation sur 5 ans, jusqu'en 2026. Pour les secteurs prioritaires du textile et de l'alimentaire, plusieurs expérimentations ont déjà été menées entre 2020 et 2022 et permettent d'envisager un calendrier accéléré.

Ces deux secteurs devaient à l’origine adopter l'affichage environnemental de manière volontaire mais encadrée dès janvier 2024, avant une mise en œuvre obligatoire début 2025. Cependant, l'élaboration des méthodes de calcul s'est révélée plus complexe que prévu. La méthodologie pour le textile n'a été présentée par l'État que le 28 novembre 2024, suivie d'une consultation publique qui s’est achevée le 19 décembre de la même année. Le secteur alimentaire attend toujours sa méthode de calcul.

Pour les cosmétiques et l'ameublement, les travaux méthodologiques et la phase de concertation ont débuté en 2024, avec une obligation de mise en conformité fixée à 2027. Les acteurs de ces secteurs doivent donc anticiper ces changements.

#5 L'IA : quelle place dans la RSE ?

ChatGPT est désormais ancré dans le quotidien des entreprises en France. Selon une enquête de France Travail, plus d'un tiers des entreprises tous secteurs d'activité confondus utilisent l'IA, et 96 % d’entre elles estiment que la technologie a eu un impact très favorable sur leur travail. Elles évoquent le gain de temps, l’évolution des compétences et de meilleures conditions de travail. Quelle pourrait être la place de l’IA dans la RSE en 2025 ?

L’IA au service du reporting RSE

L'automatisation de la collecte des données extra-financières représente un premier champ d'application. Alors que les obligations de reporting se multiplient, notamment avec la CSRD, les modèles de traitement du langage naturel peuvent analyser automatiquement les factures, bons de livraison, rapports d'audit et documents fournisseurs.

Cette analyse automatisée extrait les données environnementales et sociales pertinentes et vient donc réduire le temps de traitement manuel. Par exemple, pour calculer l'empreinte carbone, l'IA peut désormais scanner les documents d'achat pour identifier quantités et types de matériaux, puis appliquer les facteurs d'émission correspondants.

Dans le reporting extra-financier, ces outils assistent les équipes RSE en structurant et vérifiant les données. Les algorithmes repèrent les anomalies statistiques qui suggèrent des erreurs de saisie ou des incohérences méthodologiques. Ils assurent également des rapprochements automatiques entre différentes sources pour garantir la fiabilité des informations reportées. Évidemment, la vérification humaine reste indispensable.

L'interprétation des données gagne également en profondeur grâce aux modèles prédictifs :

  • Anticipation de l'évolution des indicateurs RSE
  • Identification plus ou moins précoce des risques de non-conformité ;
  • Identification des liens entre variables pour comprendre l'impact des actions RSE sur la performance globale.

La RSE pour une IA éthique et responsable

L'Intelligence Artificielle est un outil au service du reporting sur les sujets ESG… mais elle est également un sujet phare de la stratégie RSE de l’entreprise. Son déploiement dans l'entreprise soulève des questions éthiques et sociales qui doivent être analysées à plusieurs niveaux :

  • Anticiper et accompagner les transformations des métiers en formant leurs collaborateurs aux nouveaux outils tout en veillant à maintenir la qualité des emplois ;
  • S’assurer que l'IA ne crée pas de nouvelles formes d'exclusion ou d'inégalités au sein des équipes ;
  • Mettre en place un comité d'éthique dédié à l'IA pour définir des règles d'utilisation transparentes et équitables ;
  • S’assurer que les algorithmes n'introduisent pas de biais discriminatoires dans les processus de recrutement, d'évaluation ou de prise de décision ;
  • Développer des pratiques exemplaires en matière de collecte, de stockage et d'utilisation des données par l’IA.

💡 À savoir

Les entreprises doivent impérativement analyser les conditions d'utilisation des différents outils IA disponibles (ChatGPT, Claude, DeepSeek, etc.) pour comprendre comment les données sont collectées, stockées et utilisées. Cette analyse doit notamment porter sur :

  • La localisation des serveurs traitant les données ;
  • La durée de conservation des informations ;
  • Les droits d'utilisation accordés aux fournisseurs d'IA ;
  • Les garanties de confidentialité sur les données sensibles.

Comment intégrer ces tendances RSE en 2025 ?

Les entreprises doivent s'adapter en 2025 à l'entrée en vigueur ou au renforcement simultané de plusieurs réglementations : la CSRD pour le reporting extra-financier, les nouvelles exigences de la loi AGEC sur les emballages professionnels, l'extension de l'indice de durabilité, etc.

Se conformer ou préparer la conformité

Pour répondre aux exigences de la CSRD, les entreprises devront surtout travailler sur la collecte des données. Au-delà des indicateurs habituels comme les émissions de CO2 ou la consommation d'énergie, elles devront désormais mesurer leur impact sur les populations locales, la biodiversité ou encore les droits humains dans leur chaîne de valeur.

Concrètement, une entreprise textile devra tracer l'origine de ses matières premières, évaluer les conditions de travail chez ses fournisseurs et mesurer son impact sur les ressources en eau locales. Cette extension du périmètre nécessitera probablement de créer une équipe (ou une cellule) dédiée au reporting extra-financier, différente du contrôle de gestion classique.

Les nouvelles règles sur les emballages professionnels nécessitent une refonte progressive de la chaîne logistique. Les entreprises devront réduire leurs emballages plastiques de 20 % et mettre en place des systèmes de réemploi pour les caisses et les palettes. Cette transformation passe par :

  • L’audit des emballages actuels pour identifier les réductions possibles ;
  • La recherche de matériaux alternatifs ;
  • La négociation avec les fournisseurs pour standardiser les contenants réutilisables ;
  • La mise en place d'un système de traçabilité des emballages consignés ;
  • La formation des équipes logistiques à ces nouvelles pratiques.

L’IA au service de la RSE

L'automatisation par l'IA peut faciliter ces transformations, notamment grâce aux outils de reconnaissance optique qui peuvent scanner automatiquement les factures et bons de livraison pour en extraire les données environnementales.

Les algorithmes d'analyse peuvent détecter les anomalies dans les reportings et suggérer des corrections. Mais ce déploiement technologique doit être encadré pour neutraliser ou, à minima, limiter le risque :

  • Établissement d'une charte éthique de l'IA ;
  • Audit régulier des algorithmes pour détecter d'éventuels biais ;
  • Formation des équipes à l'utilisation de ces outils pour éviter l’exclusion technologique.

Comment former les équipes aux nouvelles exigences de la RSE ?

Dans un contexte de multiplication des obligations réglementaires, la montée en compétence des équipes devient un chantier prioritaire. Elle s'organise sur plusieurs niveaux :

  • Formation certifiante des équipes RSE aux nouvelles méthodologies (double matérialité, analyse de cycle de vie, bilan carbone scope 3) ;
  • Formation pratique des acheteurs à l'intégration de critères ESG dans les appels d'offres et à l'évaluation des fournisseurs ;
  • Sensibilisation de tous les collaborateurs via des modules e-learning sur les fondamentaux de la RSE et les écogestes ;
  • Ateliers pratiques (par métier) pour identifier les leviers d'action ;
  • Sessions de partage d'expérience inter-entreprises pour capitaliser sur les bonnes pratiques et stimuler l’intelligence collective.

Une gouvernance RSE en trois niveaux

Pour piloter cette transformation, les entreprises les plus matures mettent en place une gouvernance à trois niveaux :

  • Un comité RSE au niveau du conseil d'administration qui valide la stratégie et les investissements majeurs ;
  • Un comité de pilotage opérationnel qui coordonne les différents chantiers et arbitre l'allocation des ressources ;
  • Des groupes de travail thématiques qui associent experts RSE, métiers opérationnels et fonctions support pour concevoir et déployer les solutions sur le terrain.

Cette organisation permet d'accélérer la prise de décision tout en garantissant la cohérence des actions. Par exemple, quand une nouvelle obligation réglementaire apparaît :

  1. Le comité RSE évalue son impact stratégique ;
  2. Le comité de pilotage définit le plan d'action et alloue les moyens ;
  3. Les groupes de travail adaptent les solutions aux contraintes de chaque activité.

Automatiser la gestion documentaire RSE avec Provigis

La maîtrise de la chaîne de valeur devient décisive dans le déploiement d’une stratégie RSE conforme à la réglementation et en phase avec les attentes des différentes parties prenantes. Le volet de l’analyse des impacts indirects de la CSRD exacerbe cet enjeu.

Les grandes entreprises, qui gèrent souvent des centaines, voire des milliers de partenaires commerciaux, doivent collecter et vérifier des liasses de documents RSE. Une tâche chronophage et particulièrement exposée à l’erreur humaine.

En tant que Tiers de Collecte Probatoire (TCP), Provigis a développé une solution 100 % digitale qui automatise l'ensemble de ce processus documentaire :

  • Collecte automatisée de l’ensemble des documents RSE de vos fournisseurs, prestataires et sous-traitants : bilans carbone, certifications Ecovadis, Chartes Relations Fournisseurs et Achats Responsables, Labels Engagé RSE et autres documents attestant des engagements environnementaux et sociaux ;
  • Vérification systématique de l’authenticité des documents collectés en se connectant directement aux sources primaires.
  • Suivi en temps réel des dates d'expiration et génération automatique des relances nécessaires ;
  • Centralisation des documents RSE de vos tiers dans un espace sécurisé et auditable pour produire des reportings de conformité.

Au-delà de la gestion documentaire, Provigis permet d'administrer des questionnaires RSE auprès des tiers et de réaliser un screening RSE. Cette approche structurée libère les équipes des tâches chronophages de collecte et de vérification pour leur permettre de se concentrer sur l'analyse des risques et l'amélioration continue des performances RSE sur toute la longueur de la chaîne de valeur. Demandez votre démo.

🔗 Pour aller plus loin

Provigis vous propose un dossier complet sur la stratégie RSE : son principe, son intérêt, les étapes pour l’élaborer et la mettre en œuvre ainsi que la place des tiers dans cet engagement en faveur de la société et de l’environnement.

Fabien Baiata

J’ai à cœur d’accompagner les entreprises dans le succès d’un écosystème de compétences externes, en garantissant le respect réglementaire qui nous est tous imposé. Je m’engage donc à participer à des manifestations (Open Talents Lab, Club des Acheteurs, Customer Lab) qui nous permettrons de construire en co-développement les bonnes pratiques de demain. Un de nos objectifs chez Freelance.com ? Conduire et mener à bien le succès de la relation entreprises/ fournisseurs sous forme d’unité. J’ai l’habitude de dire que votre salarié d’aujourd’hui, sera votre indépendant/prestataire de demain 👍. D’un point de vue opérationnel, je maintiens un contact régulier avec nos clients (Direction Achats, RH et juridique) par une veille juridique permanente sur le concept d’entreprise étendue et ses défis.

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