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Comprendre l’importance d’une bonne gouvernance RSE

Grandes entreprises : quelle est l’importance d’une bonne gouvernance RSE ?

Et si les tiers fournisseurs, sous-traitants et prestataires étaient l’angle mort de l’engagement RSE des entreprises ?

Pour répondre à cette question, les Directions RSE, Achat, Juridiques et QHSE peuvent compter sur la solution digitale de Provigis qui leur permet de collecter et d’authentifier les documents nécessaires à l’évaluation de la maturité RSE de leurs tiers.

Dans cet article, la rédaction revient sur la notion de gouvernance RSE : en quoi consiste-t-elle, concrètement ? Quelle différence entre stratégie RSE et gouvernance RSE ? Quels en sont les cinq piliers et les cinq enjeux ?

Qu’est-ce que la gouvernance RSE, concrètement ?

La gouvernance RSE est le cadre décisionnel et opérationnel qui permet à l’entreprise de mettre en œuvre sa stratégie de développement durable au sens large.

Il s’agit donc de l’ensemble des processus, règles et pratiques par lesquels l’entreprise intègre les préoccupations sociales, environnementales et économiques (au sens éco-social) dans ses activités et ses interactions avec les parties prenantes.

Pour être très concret, la gouvernance RSE définit les décisionnaires, la façon dont les décisions RSE sont prises et comment elles sont évaluées et contrôlées. Elle s’exerce par des actions comme :

  • La création d'un comité RSE au sein du conseil d'administration, chargé de superviser la stratégie et les performances RSE de l'entreprise ;
  • L’intégration de critères RSE dans la rémunération variable des dirigeants et managers (taux de fréquence des accidents du travail, sobriété énergétique…) ;
  • La mise en place d'un système d'audit et de reporting RSE annuel vérifié par un tiers indépendant et rendu public ;
  • L’élaboration et déploiement d'une charte éthique, accompagnée d'un dispositif d'alerte accessible à tous les employés et parties prenantes ;
  • L’instauration d'un processus systématique d'évaluation RSE des fournisseurs dans le cadre d’une politique d’achat responsable.

Quelle différence entre stratégie RSE et gouvernance RSE ?

La gouvernance RSE concerne la structure et les processus de prise de décision liés à la RSE. Elle définit comment l'entreprise s'organise pour gérer ses responsabilités sociales et environnementales.

La stratégie RSE détaille quant à elle le plan d'action concret, les objectifs à atteindre et les initiatives que l'entreprise met en place pour améliorer sa performance sociale et environnementale. C'est le « quoi », ce que l'entreprise va réellement faire en matière de RSE.

En somme, la gouvernance s'assure que la stratégie RSE est correctement élaborée, mise en œuvre, suivie et évaluée.

L’absence (ou la faiblesse) de la gouvernance RSE aura forcément des conséquences sur l’atteinte des objectifs de développement durable de l’entreprise :

  • Budgets RSE réduits ou supprimés lors des arbitrages financiers ;
  • Absence de reporting RSE fiable qui entraîne des risques réglementaires ;
  • Initiatives RSE disparates et non coordonnées entre les services ;
  • Perte d'opportunités commerciales face aux prospects qui valorisent la RSE.

Quels sont les piliers de la gouvernance RSE ?

#1 La responsabilité et l’engagement de la direction (Top – Down)

L’implémentation d’une stratégie RSE est nécessaire « Top – Down », au moins dans un premier temps. Car si les collaborateurs sont généralement sensibilisés, réceptifs et même parfois demandeurs d’un engagement envers le développement durable, l'impulsion doit venir du sommet pour ancrer la RSE dans l'ADN de l'entreprise. La gouvernance RSE doit donc s’assurer de l’engagement de la direction.

Concrètement, cela implique que le PDG et le comité exécutif placent la RSE au cœur de leur vision stratégique, par exemple à travers :

  • L’intégration systématique de la RSE dans l'ordre du jour des COMEX ;
  • L’intégration de critères RSE dans la rémunération variable des top managers ;
  • La sanctuarisation d'un budget RSE suffisant, même en période de tension économique (dans la mesure du possible) ;
  • La valorisation du directeur, responsable ou comité RSE et l’accès direct à un top décideur.

Sans cet engagement fort et visible du top management, la RSE risque de devenir une simple case à cocher dans un exercice de conformité superficiel, avec des conséquences réputationnelles, légales (sur les obligations de reporting extra-financier notamment) et business (attractivité, marque employeur, opportunités de marché, vulnérabilité aux risques…).

#2 La transparence, seule réponse au scepticisme

La RSE est avant tout une question de confiance… et cette confiance a plutôt été mise à mal ces dernières années par le Greenwashing. Selon une étude Goodvest (2023) :

  • 75 % des Français se disent méfiants à l’égard des promesses écologiques des entreprises ;
  • 61 % affirment que les entreprises « engagées » n’ont jamais apporté la moindre preuve concrète de leur action en faveur de l’environnement ;
  • 72 % des Français demandent une plus forte régulation des promesses écologiques des entreprises.

La transparence est la seule vraie réponse à ce scepticisme légitime des parties prenantes. C’est pourquoi c’est un pilier de la gouvernance RSE. L’entreprise dispose de plusieurs leviers pour montrer patte blanche et répondre à cette demande de transparence :

  • Faire vérifier les rapports RSE par des tiers indépendants ;
  • Adopter des cadres de reporting reconnus sur le plan international, comme la Global Reporting Initiative (GRI) ou le Sustainability Accounting Standards Board (SASB), qui imposent des critères stricts et comparables entre entités ;
  • Publier les données brutes sur le reporting RSE, tant qu’elles ne divulguent pas d’informations confidentielles et qu’elles ne trahissent pas des « secrets de fabrication » ;
  • Expliquer clairement les méthodologies utilisées pour collecter et analyser les données RSE (sources, méthodes de calcul, hypothèses, limites) ;
  • Intégrer le feedback des parties prenantes concernées par l’action RSE en question, dans la mesure du possible ;
  • Exercer le droit de vigilance dans les règles de l’art vis-à-vis de l’ensemble de ses tiers fournisseurs, sous-traitants et prestataires.

#3 L’éthique, ou le test de « l’action rendue publique »

Les valeurs éthiques distinguent les comportements « adéquats » de ceux qui sont « incorrects ». Dans l’entreprise, l’éthique s’applique à l’ensemble des décisions et comportements discrétionnaires et non régulés, et la RSE en fait partie (si l’on considère la définition stricte de la RSE en tant qu’ensemble d’actions vertueuses volontaires).

La RSE est une politique éthique par essence, mais l’éthique d’entreprise couvre un cadre plus large que la RSE, puisqu’elle guide tout le processus décisionnel, au-delà de la conformité légale.

💡 À savoir

L’éthique est un concept complexe à développer, surtout dans la conduite des affaires. En revanche, in situ, il est relativement intuitif de savoir si une action ou un comportement est « éthique » ou non.

Dans son livre blanc sur l’éthique et la RSE, l’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (ORSE) explique :  « Une façon simple pour un salarié de savoir s’il est confronté à une question éthique est de se poser la question suivante : “Serais-je à l’aise pour que mon action soit rendue publique et me soit attribuée personnellement ?” Si la réponse est ‘’non’’, il y a sans doute une question éthique que le salarié ou la direction de l’entreprise doit prendre en compte ».

Ce principe reste valable dans la gouvernance RSE. Par exemple, sommes-nous disposés à donner les détails de la méthodologie qui nous a permis de calculer nos émissions de CO2 ? Et si les salaires des femmes managers venaient à être révélés dans la presse ? Etc.

#4 La prise en compte des parties prenantes

La RSE ne peut pas se faire en vase clos. Elle n’a de sens que si elle est mise en œuvre pour répondre aux attentes et aux besoins des parties prenantes, notamment les consommateurs, les populations locales, les collaborateurs et la société.

Ignorer ces parties prenantes, c’est faire de la RSE en circuit fermé qui néglige ceux qui vivent les impacts des actions de l'entreprise au quotidien. C’est aussi ignorer ceux qui détiennent des informations décisives sur les vrais enjeux RSE de votre activité dans le bon contexte (emplacement géographique, conjoncture, considérations socioéconomiques, etc.).

La mise en œuvre de ce quatrième pilier de la gouvernance RSE peut se traduire par :

  • La création d’un comité consultatif de la RSE, composé de représentants des employés, des populations locales et, dans la mesure du possible, des principaux fournisseurs et clients ;
  • L’organisation de journées « parties prenantes » annuelles pour présenter le rapport RSE et recueillir des feedbacks ;
  • Prévoir des questions RSE dans les enquêtes de satisfaction clients ;
  • Encourager les managers à remonter les préoccupations RSE de leurs collaborateurs ;
  • Intégrer systématiquement les retours des parties prenantes dans la définition des objectifs RSE.

#5 L'ambition volontaire de la conformité aux normes internationales

La gouvernance RSE gagne en crédibilité et en efficacité lorsqu'elle s'aligne sur les meilleures pratiques internationales.

Des référentiels comme l'ISO 26000, les Objectifs de Développement Durable de l'ONU ou le Global Compact proposent un cadre structuré qui pousse l'entreprise à élever constamment ses standards en matière de développement durable.

Ces normes volontaires permettent à l'entreprise de se comparer à l'échelle mondiale, d'identifier ses axes d'amélioration et de renforcer sa légitimité auprès des parties prenantes. Elles servent de boussole pour orienter la stratégie RSE vers des objectifs ambitieux et reconnus, selon des principes éprouvés.

Attention : l'objectif n'est pas d'accumuler les certifications comme des trophées. Il s'agit d'utiliser ces normes comme des outils d'amélioration continue de sa démarche RSE. Cette démarche volontaire vers l'excellence internationale distingue une gouvernance RSE mature d'une approche simplement réactive ou localisée.

💡 La conformité volontaire à l’internationale : un intérêt également business

Au-delà de l’engagement sincère envers l’environnement et la société, l’ambition de la conformité aux normes volontaires internationales renforce la compétitivité de l’entreprise sur les marchés et lui ouvre des opportunités commerciales sur des grands comptes qui valorisent cet engagement.

Quels sont les enjeux d’une bonne gouvernance RSE ?

#1 Réduire les risques opérationnels, réputationnels et juridiques

Une gouvernance RSE efficace se base sur des systèmes d’alerte précoce sur les enjeux sociaux et environnementaux. Elle impose des audits réguliers, des indicateurs de suivi précis et des processus de remontée d'information rapide.

Sur le plan opérationnel, elle pousse par exemple à sécuriser la chaîne d'approvisionnement en vérifiant les pratiques des fournisseurs afin d’éviter les ruptures, de prévenir tout risque de manquement au devoir de vigilance et toute atteinte réputationnelle liée à de mauvaises pratiques du côté des fournisseurs (travail des enfants, corruption, atteintes graves à l’environnement, etc.).

On peut également imaginer la mise en place d’un suivi mensuel des conflits sociaux potentiels dans les usines, ou un monitoring en temps réel de la consommation d'eau et d’énergie sur les sites de production. Ces outils permettent de détecter et de traiter les problèmes quand ils sont encore gérables.

Sur le plan réputationnel, une gouvernance RSE solide permettra de construire un capital confiance avec les parties prenantes. En cas de crise, ce crédit peut faire la différence entre un bad buzz passager et un naufrage. En encourageant la transparence, elle réduit les risques de fuites embarrassantes ou d'accusations de Greenwashing.

Juridiquement, elle favorise la conformité et place même l’entreprise en avance sur les réglementations à venir, qui continueront en tout état de cause à se durcir sur le volet RSE.

#2 Attirer et fidéliser les talents

L’engagement sociétal et environnemental de l’entreprise est un critère important pour les talents, qu’ils soient déjà dans l’entreprise ou candidats à un poste à pourvoir. [Selon cette étude](https://youmatter.world/fr/categorie-economie-business/jeunes-diplomes-attentes-engagement-rse/#:~:text=Près des 3%2F4 des,enjeux RSE de leur entreprise.), près de 75 % des jeunes talents estiment que la RSE est « un critère important dans le choix de leur poste ».

Les collaborateurs sont des parties prenantes de la RSE. En toute logique, une gouvernance RSE solide cherchera à garantir que ces parties prenantes ressentent les retombées positives de cet engagement au quotidien :

  • Meilleur équilibre vie professionnelle - vie personnelle ;
  • Cadre de travail sain et durable ;
  • Diversité, égalité des sexes et inclusion ;
  • Opportunités de formation et de développement personnel ;
  • Implication des collaborateurs dans des projets à impact social, etc.

La bonne gouvernance de la stratégie RSE est donc un pilier de la marque employeur et un puissant vecteur de fidélisation des collaborateurs dans un contexte de guerre des talents.

#3 La bonne gouvernance RSE, un facteur de différenciation

Ce n’est pas forcément sa vocation première, mais la RSE est devenue un argument commercial majeur, que ce soit dans le B2B, le B2C ou pour candidater à des appels d’offres publics.

Dans le B2B, les grandes entreprises doivent d’abord se conformer aux différentes lois qui les obligent à une certaine vigilance sur leurs tiers fournisseurs et sous-traitants (devoir de vigilance et Sapin II notamment). Une entreprise qui va au-delà des exigences légales en la matière et qui montre que sa gouvernance RSE est solide (rapports, certifications, structures de suivi) sera forcément un partenaire plus rassurant.

Dans les marchés publics, les appels d'offres intègrent de plus en plus des critères RSE, dans le souci d’exemplarité qui incombe à ces structures. Une entreprise dotée d’une bonne gouvernance RSE aura forcément une longueur d’avance, à la fois en démontrant son engagement mais aussi en gagnant du temps sur la documentation à livrer lors des soumissions.

Dans le B2C, la gouvernance RSE, par ses piliers de transparence et d’éthique, est la clé pour regagner la confiance des consommateurs qui ne cachent pas le scepticisme envers l’engagement sociétal des entreprises, comme nous l’avons vu.

#4 La bonne gouvernance RSE pour optimiser les coûts

La mise en place et le fonctionnement d’une structure de gouvernance RSE solide coûte de l’argent. Sur le long terme, elle permet de générer des revenus (comme nous l’avons vu dans le point 3), mais aussi de réduire les coûts opérationnels.

En imposant un suivi précis de l'utilisation des ressources, elle révèle rapidement où se cachent les gaspillages et les fuites pour les colmater. Il n’est pas rare de voir des factures d’énergie fondre, selon un taux à deux chiffres, simplement en appliquant des mesures de bon sens qui n’auraient pas été appliquées sans une démarche RSE.

Ensuite, elle prévient certains risques réputationnels et juridiques qui impliquent des contreperformances commerciales ou des amendes.

En fidélisant les collaborateurs, la bonne gouvernance RSE contribue aussi à la maîtrise du turnover et réduit donc les frais liés au recrutement et à la formation. Aussi, des employés qui restent, c’est une expérience et un savoir précieux qui restent dans l’entreprise.

Enfin, elle réduit le temps et le coût de mise en conformité aux nouvelles réglementations, car elle garantit une base solide sur laquelle l’entreprise peut construire sa transition.

#5 Faciliter l'accès aux financements et aux investisseurs

Les investisseurs institutionnels, comme les fonds de pension ou les compagnies d'assurance, sont de plus en plus sensibles aux critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) dans leurs décisions d'investissement. Une entreprise qui peut se prévaloir d'une gouvernance RSE solide répond naturellement à ces exigences et devient de fait plus attractive pour ces acteurs financiers majeurs.

Dans le domaine des marchés financiers, on observe une croissance significative des fonds d'investissement socialement responsables (ISR). Ces fonds recherchent activement des entreprises matures sur le plan RSE pour leurs portefeuilles. Une entreprise qui peut démontrer une approche structurée et transparente à ce niveau sera donc plus susceptible d'attirer ces investissements.

Par ailleurs, les agences de notation extra-financière accordent une importance croissante à la gouvernance RSE dans leurs évaluations des grandes entreprises. Une bonne note peut influencer positivement la perception des investisseurs et, par conséquent, la valorisation de l'entreprise.

Enfin, dans le contexte de la finance verte, un engagement RSE poussé peut ouvrir l'accès à de nouveaux instruments financiers, comme les obligations vertes et les prêts à la durabilité, dont le taux d’intérêt est ajusté selon l’atteinte des objectifs de développement durable définis préalablement par l’emprunteur.

Provigis, le partenaire de votre conformité

Nous l’avons vu, la RSE est aussi une question de parties prenantes, et donc de tiers. La gouvernance ne saurait donc se limiter aux frontières de l’entreprise. Les fournisseurs, les sous-traitants et les prestataires de la chaîne de valeur doivent être alignés sur l’engagement RSE de l’entreprise ou, à minima, sur un cadre acceptable pour celle-ci.

En tant que Tiers de Collecte Probatoire (TCP), Provigis a développé une solution digitale intuitive pour vous permettre d’évaluer la maturité RSE de vos tiers et mesurer leur engagement. Concrètement, notre plateforme vous permet de :

  • Collecter et authentifier les documents qui permettent d’évaluer l’engagement RSE de vos fournisseurs, sous-traitants, prestataires… ;
  • Administrer des questionnaires pertinents (RSE, Sapin II, bilan carbone…) ;
  • Réaliser un screening RSE des tiers.

Demandez votre démo !

Rémi Lentheric

Au cœur des enjeux métiers des Directions Achats, notamment par l’animation du Club des Acheteurs (réseau CNA), j’accompagne les grandes entreprises et les PME dans l’utilisation de Provigis depuis plus de 10 ans en garantissant leurs processus de conformité fournisseurs. Notre service numérique Provigis s’inscrit en effet pleinement dans les démarches de digitalisation des Achats Responsables pour la prévention des risques et la pérennité des relations clients-fournisseurs. Je me tiens en permanence à l’écoute des clients, du marché et des organismes de référence dans le cadre d’une veille continue sur un contexte règlementaire en pleine mouvance.

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